"On nous a vendu du rêve": l'amertume des ex-salariés de Whirlpool après leur rachat par WN

Ils avaient l’espoir d’être sauvés définitivement mais les anciens salariés de Whirlpool à Amiens déchantent, seulement un an après la reprise de l’usine. Les salariés ont finalement appris ce mardi que l’usine WN allait mettre la clé sous la porte et que la justice cherche un nouveau repreneur.
En effet, l'entreprise WN a été placée en redressement judiciaire le 3 juin dernier, à peine plus d'un an après la reprise de l'ex-usine Whirlpool en mai 2018 par l'industriel picard, Nicolas Decayeux. Il avait alors repris 162 des 282 ex-salariés de Whirlpool, pour fabriquer des casiers réfrigérés connectés et des chargeurs de batteries pour vélos et voitures.
De l’écœurement et du dégoût pour ces salariés. Corinne a travaillé plus de 20 ans sur la chaîne de production Whirlpool et depuis un an, pour le repreneur WN: "On est lessivé. Moralement, c’est dur à supporter. Je ne fais rien!"
L’entreprise est une coquille vide. La production est quasi inexistante faute de clients. La fin de l'examen des dossiers de reprise est prévue le 23 juillet et le passage devant le tribunal de commerce, le 26 juillet, soit le jour de départ en vacances des salariés.
Pour Emmanuel Shroeven, porte-parole des salariés, c’est un énième coup dur: "Deux licenciements, en un an, ce n’est pas facile à digérer !".
Christophe, salarié depuis 21 ans, comme beaucoup a l’impression d’avoir été le pantin d’un dossier politique: "Monsieur Macron est venu visité l’usine. Il nous a demandé de lui faire confiance et a cru en ce projet. On nous a vendu du rêve!"
Le tribunal cherche désormais en urgence un nouveau repreneur. La meilleure offre, à l’heure actuelle, prévoit de ne garder qu’un quart des effectifs.