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Ophélie, handicapée et "exilée" en Belgique: "En France, on n'a rien à nous proposer", regrette son père

Plus de 6.500 enfants et adultes sont actuellement "exilés" en Belgique faute de structures adaptées en France (illustration)

Plus de 6.500 enfants et adultes sont actuellement "exilés" en Belgique faute de structures adaptées en France (illustration) - AFP

TEMOIGNAGES - L'Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) remet ce mardi aux députés un livre noir dénonçant le départ forcé des handicapés vers la Belgique, faute de structures d'accueil en France. C'est le cas par exemple de Christophe qui n’a pas eu d’autres choix que de placer sa fille, Ophélie, dans un centre spécialisé à Tournai.

Ils sont autistes, polyhandicapés ou souffrent de maladies rares… Plus de 6.500 enfants et adultes sont actuellement "exilés" en Belgique faute de structures adaptées en France, une situation à laquelle un "livre noir du handicap", qui est remis mardi aux députés, appelle à mettre fin. Parmi ces "exilés", il y a Ophélie. Cette jeune femme de 19 ans souffre de graves troubles autistiques. Depuis qu'elle a 6 ans, son père, Christophe, n'a pas eu d'autre choix que de la placer dans un centre spécialisé hors de France.

"Ophélie ne parle pas. Elle est un petit peu dans son monde, explique son père. Dès lors, dans un premier temps, on m'avait proposé une structure, en France, qui n'était pas du tout adaptée. C'est pourquoi j'ai donc pris la décision de faire moi-même les démarches et d'en trouver une appropriée à son handicap. Elle se trouve à Tournai en Belgique".

"Je suis un peu triste"

Un parcours du combattant à l'époque qui se répète aujourd'hui. "En effet, la limite d'âge dans cet institut est de maximum 22 ans, affirme Christophe. Après, je ne sais pas du tout ce que l'on va faire… Il n'y a pas de place et donc, de nouveau, on bute sur un mur étant donné qu'on n'a rien à nous proposer". Ophélie ne rentre en France que le week-end. Un éloignement douloureux, notamment pour Mathilde, sa petite sœur.

"Je suis un peu triste parce qu'elle est loin de nous. Quand je suis avec elle, je m'amuse beaucoup. On écoute de la musique… On fait pleins de choses de ce genre", confie-t-elle. Mais les espoirs de voir Ophélie intégrer un établissement plus proches sont minimes. En effet, dans le Nord où vit sa famille, 11.000 dossiers du même genre sont actuellement en attente.

Maxime Ricard avec Lionel Top