Otage assassiné: "La France entière est concernée"

A Saint-Martin-Vésubie, où travaillait Hervé Gourdel, la mairie a mis le drapeau français et le portrait de l'homme en berne. - Anne-Christine Poujoulat / AFP
"Les Soldats du Califat", le groupe jihadiste lié à l’Etat islamique, ont donc mis en application leur menace. Hervé Gourdel, enlevé dimanche en Algérie alors qu’il randonnait, a été égorgé très probablement mercredi, lors d’une exécution filmée et diffusée par ses ravisseurs, et qui porte le nom : " Message de sang pour le gouvernement français".
Hervé Gourdel travaillait comme guide de haute montagne, et vivait 4 mois de l’année à Saint-Martin-Vésubie, village des Alpes-Maritimes.
"Je souhaite que Hervé ne soit pas mort pour rien"
Le maire, Henri Giuge, le connaissait depuis 30 ans. Dans Bourdin Direct ce jeudi matin, il a fait part de son émotion : "La population est sous le choc, moi-même je suis abattu, mes premières pensées vont à sa famille et à ses amis. St Martin-Vésubie est en deuil, et je souhaite que Hervé ne soit pas mort pour rien, que ce ne soit pas un acte gratuit et de barbarie. De nombreux rassemblements sont prévus en France ce week end, j’espère qu’ils feront prendre conscience aux terroristes des limites de l’intolérance du respect humain qu’ils ont franchies. Nous nous rassemblerons ce soir et ferons une marche de recueillement." Et d’ajouter, très bouleversé : "La population a peur, a pris conscience que le terrorisme est aux portes de la Méditerranée et la France entière est concernée, j’ai peur pour l’avenir."
Une marche de recueillement prévue jeudi soir
Plus largement, l’édile reproche à l’Etat français de s’être engagé dans une guerre contre Daesh : "La France n’aurait pas dû s’engager dans ce conflit, Une fois qu’on est engagés, la France doit agir comme les Etats-Unis, et donc il y a des représailles. Depuis quatre jours, on a vu des islamistes dire qu’il fallait tuer des Français. C’est trop tard, [les jihadistes] sont devenus épidermiques, on ne peut plus rien faire."
A Saint-Martin-Vésubie, où s'est rendu RMC, la mairie a mis le drapeau français et le portrait d’Hervé Gourdel en berne. Gérard Erre, une des adjoints au maire, est révolté : "La désolation, un désarroi, on se retrouve dans un village montagnard avec le terrorisme à nos portes, la population n’est pas habituée, face à la mort brutale d’un homme qui demandait à vivre et transmettre son savoir."
Des bougies ont été placées dans la soirée par des anonymes devant le bureau des guides fondé par Hervé Gourdel et ce jeudi soir une marche silencieuse aura lieu en sa mémoire.