Paris: la détresse des dames-pipi

- - AFP
Onze femmes sans travail du jour au lendemain. Il y a un mois, les dames-pipi de Paris ont appris qu'elles ne pourraient plus travailler.
L'entreprise qui les a mises au ban, c'est la société 2theloo, qui a repris l'exploitation des lavatories, ces toilettes situés dans les lieux touristiques comme le Sacré Cœur ou Notre Dame. Cette entreprise néerlandaise refuse de garder ces femmes qui travaillent parfois depuis 30 ans dans ces toilettes.
De quoi les laisser totalement abasourdies: "Le 30 juin, on nous a téléphoné, ils ont fermé les toilettes et jeté nos affaires, je ne comprends pas", explique Gabrielle. Fiokouna, 46 ans, est ulcérée: "Ils nous ont enlevé notre fierté, on ne traite pas les humains comme ça".
Inacceptable pour Hortense Betare, du syndicat Force ouvrière: "Ces salariés qui bossent depuis plus de 30 ans sur ces toilettes de la mairie de Paris se retrouvent du jour au lendemain sans contrat de travail et sans employeur parce qu'une société étrangère arrive, reprend ses marchés, ne veut pas continuer les contrats de travail en cours.
"Nous voulons que la loi française soit respectée"
La loi française impose pourtant aux entreprises de conserver les salariés dans ce type de situation. Le syndicat Force ouvrière a décidé de se mobiliser. "Ce que nous voulons, c'est que la loi française soit respectée, martèle Hortense Betare. On ne peut prétendre jeter des êtres humains au bon vouloir d'un prestataire étranger quel que soit la qualité du service qu'il va proposer à la mairie de Paris".
Déjà en janvier, la société néerlandaise, qui avait repris les toilettes des gares parisiennes, avait tenté de laisser des employés sur le carreau. Plusieurs jours de grèves avaient finalement fait plier la société.
Un référé a été déposé au tribunal, il rendra sa décision le 26 août.