Pas de dépendance, non-psychotrope: pourquoi le CBD envahit le marché français
Remise ce mercredi du rapport d'étape de Robin Reda, député LR de l'Essonne, qui préside une mission d’information sur la question de la réglementation du cannabis et de l’impact des différents usages de cette substance, qu’ils soient récréatifs ou thérapeutiques.
33 députés composent cette commission, qui a auditionné environ 80 experts dont des médecins, addictologues, et représentants des forces de l’ordre.
Ce rapport d'étape concerne le CBD, ou cannabidiol, produit non-psychotrope. Depuis que la Cour de Justice Européenne a jugé illégale l'interdiction du CBD en France, les boutiques se sont multipliées, notamment dans la capitale.
Alexandre Cueto dirige ce magasin de CBD et y vend tisane, chocolat, huiles de massage ou cosmétiques. Il attend beaucoup de ce rapport d'étape.
“Tant qu’on reste dans le flou, dans la tête des gens, ce n’est pas simple. Du coup nous chaque personne qui passe la porte, on essaye de lui expliquer qu’on ne veut surtout pas d’amalgame entre le cannabis et le CBD. Pour nous, ça n’a rien à voir, on n'est pas à Amsterdam”, ironise-t-il.
La question de la provenance
Et il insiste, tous ses produits respectent le taux autorisé en Europe moins de 0.2% de THC. Loïc est venu acheter du CBD. Et il recherche “de la détente. C’est vraiment un moment relaxant. On n’est pas défoncé, on est pleinement conscient de tout ce qui se passe. C’est justement quelque chose qui me plaît beaucoup”, assure-t-il.
Alors le CBD provoque-t-il une dépendance? Non, répond Amine Benyamina, chef du département addictologie de l'hôpital Paul Brousse AP-HP.
“Le CBD n’entraîne pas de phénomène d’addiction et n’a pas d’effet psychotrope. Mais je ne sais pas ce que ces boutiques vendent. On ignore comment il se procure le CBD, on ne sait pas quel est le contenu ni la filière par laquelle il s’approvisionne”, indique-t-il.
Et justement, ce rapport devrait proposer de mettre un cadre législatif plus précis sur l'usage du CBD en France.