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90.000 plaintes au CSA cette année: faut-il davantage contrôler les émissions de télé?

En 2017, le CSA a été submergé de plaintes de téléspectateurs: 90.000 au total, un record. A titre de comparaison, l'année dernière, 38 000 plaintes avaient été enregistrées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel.

Record absolu pour le CSA. 90.000 plaintes de téléspectateurs ont été déposées auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). C'est notamment un canular jugé homophobe de Cyril Hanouna au printemps dernier qui avaient attiré les foudres des téléspectateurs. 38.000 personnes avaient alors signalé la séquence au CSA.

Face à ces dérives, et devant la pression croissante des téléspectateurs, les émissions de télévision doivent-elles être davantage contrôlées ?

> Oui, selon Pierre Lefébure, chercheur en communication politique et spécialiste des médias:

"Il y a un objectif qui est très important pour le CSA, c'est que les opérateurs aient la maîtrise de l'antenne. Quand on est avec des programmes enregistrés, on peut se débrouiller et les programmes type Ruquier susceptibles de générer du clash, ou parfois des problèmes, savent très bien, y compris avec une précaution juridique, gérer ce genre de chose. En revanche, pour les programmes en direct il faut que le CSA soit en mesure de gérer une progression des programmes à potentiel de clash et diffusés en direct".

> Non, estime Francis Balle, sociologue, spécialiste des médias, et pour lui ce n'est pas au CSA de contrôler les émissions de télévisions:

"Ceux qui ont le dernier mot c'est aux téléspectateurs, par conséquent c'est aux téléspectateurs eux-mêmes de réguler. S'ils ne sont pas contents, personne ne les oblige à regarder les programmes de télévision. Faisons confiance aux professionnels pour savoir ce qu'ils peuvent dire, ce qu'ils ne peuvent pas dire et, parce que c'est la loi de la démocratie, laissons le dernier mot aux téléspectateurs et pas à quelqu'un d'autre, pas à des censeurs".

A partir de ces signalements ou de contrôles qu'il exerce lui-même, le CSA peut prononcer, après mise en demeure, d'éventuelles sanctions qui peuvent aller jusqu'au retrait de l'autorisation d'émettre. Cette année, le CSA a prononcé au total 35 mises en demeure et 7 sanctions, dont 3 concernant C8.

P.B. (avec A.A.)