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"C'est quoi les gestes barrières déjà?": les images de la foule pour la Fête de la musique à Paris

Les distances, les masques, les gestes barrières ont été oubliés alors que des milliers de personnes se soient rassemblées pour la fête de la musique.

Certains l'ont rebaptisé "le cluster Saint Martin". Ni distanciation ni gestes barrière: des milliers de Français ont profité dimanche de la Fête de la musique pour se rassembler et danser dans les rues, malgré un nombre d'événements restreints et les restrictions sanitaires, un relâchement jugé coupables par certains.

Sur les quais du canal Saint Martin à Paris, le coronavirus semble un lointain souvenir : sous une pluie intermittente, les abords du canal étaient bondés, comme le Jardin Villemin tout proche. Scènes similaires rue de Paradis, où une foule serrée a dansé dans l'après-midi, ou rue des Archives dans Le Marais et à Menilmontant. 

Dans une ruelle étroite, des danseurs grouillent de partout, un verre à la main. Une envie de "se retrouver, d'évacuer irrépressible" pour Swan.

"On a besoin de faire ça! Ca fait deux mois et demi qu'on est enfermés chacun chez soi, à un moment, on a besoin de kiffer! Il y a des mecs qui ont sorti des systèmes son à fond, c'est le système D. Il faut que la vie normale reparte".

"C'est quoi les gestes barrières déjà?" rigole l'un des fêtards. Le coronavirus semble bien loin des esprits, comme un "sentiment d'invincibilité" reconnait Louise.

"Les personnes qui sont là ont moins de 40 ans, qui sont moins à risques et qui se sentent moins concernés par le coronavirus. Tout le monde est dans la rue, en train de danser... Le mètre de distance, à quel moment on va le respecter? Ce n'est pas possible dans ces conditions".

Après plusieurs heures d'insouciance, la police disperse la foule. Marine ne cache pas sa déception: "Soit c'est interdit depuis le début, soit on laisse faire la fête. Mais la Fête de la musique, tout le monde connaît, il y a forcément du monde..." 

"Les policiers étaient débordés"

La fin de la soirée a été particulièrement tendue aux Invalides à Paris, en fin de nuit: les forces de l'ordre ont essuyé des jets de projectiles après que des milliers de personnes se soient rassemblées pour la fête de la musique.

"Les policiers sont intervenues pour éviter que les choses dégénèrent. Et directement, attaque sur la police. Il y avait des centaines de projectiles, des bouteilles, toutes les choses qui pouvaient faire mal, qui étaient jetés sur les voitures qui passent. Ils attendaient des renforts, ils étaient débordés" raconte Kenzo sur RMC, qui était sur place avec des amis.

"Ce n'est pas du tout ce que le déconfinement dit 'progressif' impliquait. Je comprends que la Fête de la musique soit libératoire mais ne pouvait-on l'éviter cette année?", s'interrogeait Gilbert Deray, médecin-chef à la Pitié-Salpêtrière sur Twitter.

Laura Taouchanov et Bettina de Guglielmo