"Ce n'était pas ma vocation, la télé": quand Thierry Ardisson se livrait aux Grandes Gueules sur sa carrière

Une icone de la télévision française disparaît. Le producteur et animateur de télévision Thierry Ardisson est mort, ce lundi 14 juillet, à l'âge de 76 ans des suites d'un cancer du foie. Originaire de la Creuse, il a vécu une longue carrière de 40 ans à la télévision, connu pour ses interviews tranchantes et ses talk-shows.
Invité des Grandes Gueules, il y a deux mois, le 13 mai 2025, pour faire la promotion de son livre L'Homme en noir, Thierry Ardisson était revenu sur le début de sa carrière: "Ce n'était pas ma vocation, la télé. Je n'étais dans ma cave à 14 ans en train de jouer l'animateur. J'ai commencé à 35 ans, j'avais déjà eu une carrière dans la pub, j'avais déjà écrit des bouquins. Je suis devenu animateur parce que c'était la meilleure façon de mettre mes idées à l'antenne."
"J'étais à la mode"
Ses émissions étaient rapidement devenues cultes et très regardées par les Français. "J'ai eu une époque où j'étais à la mode", se souvenait Thierry Ardisson sur RMC. "Quand j'étais au resto le samedi soir, des fois les gens partaient, je leur demandais où ils allaient, et ils me disaient: 'Je vais voir ton émission!'"
"Il y a eu un allignement des planètes entre moi et le public à cette époque", avouait-il.
Ce succès, Thierry Ardisson l'expliquait, en mai dernier, par la manière dont il construisait ses émissions. "Je pense qu'à la télé, il y a des gens qui font des émissions. Moi j'ai essayé de faire une oeuvre. Les génériques, les musiques, les décors étaient chiadés. J'ai essyé de faire du beau, du spectaculaire, mais aussi de l'artistique", se remémorait l'animateur.
Pour étayer son propos, Thierry Ardisson prenait notamment pour exemple son émission Paris Dernière, diffusée pour la première fois en 1995. "Quand vous regardez ce que je faisais, c'est onirique, c'est poétique. C'est vraiment une belle émission. On sent qu'il y a une volonté artistique derrière", confiait-il.
L'animateur et producteur reconnaissait, pourtant, que ce qu'il faisait, "on ne pourrait plus le faire aujourd'hui". Les Grandes Gueules l'avaient également questionné sur le rôle des réseaux sociaux, souvent pointés du doigt comme un accélérateur de polémiques. "Les gens n'ont pas vu l'émission, mais ils réagissent par rapport à ce qu'ils ont vu sur les réseaux sociaux. Là c'est n'importe quoi", avait-il conclu.