Julie Gayet: "Il faut être vigilant sur le droit des femmes"

Des dizaines de milliers de manifestants sont attendus partout en France samedi pour défendre les droits des femmes, à l'heure où les associations féministes s'inquiètent des "discours masculinistes", dans le sillage du retour de Donald Trump à la Maison blanche. Le cortège parisien s'élancera depuis la place de la République, à partir de 14h.
L'actrice Julie Gayet, qui incarne la révolutionnaire Olympe de Gouges dans le téléfilm qui lui est dédié et diffusé lundi 3 mars sur France 2 (disponible en replay), appelle à être "vigilant" sur le droit des femmes, estimant que "ce n'est pas quelque chose de naturel". L'épouse de François Hollande, invitée ce samedi sur RMC au micro d'Anaïs Matin, constate bien "des avancées" mais pointe du doigt l'inégalité salariale et la charge mentale à propos des tâches domestiques, où "ce n'est pas encore ça". C'est d'ailleurs l'ancien président qui "fait la cuisine et les courses à la maison, c'est lui qui gère et ça m'arrange", confie-t-elle, amusée.
Pour rappel, le salaire moyen des femmes dans le secteur privé (21.340 euros nets par an) en France était 22,2% inférieur à celui des hommes (27.430 euros) en 2023, une inégalité qui s'est réduite d'un tiers depuis 1995, rapporte mardi l'Insee. L'institut ajoute que "pour le même emploi exercé dans le même établissement, l’écart de salaire net en équivalent temps plein se réduit à 3,8%", contre 4% en 2022. Les manifestantes protesteront justement ce samedi contre les écarts de revenus vis-à-vis des hommes.
La retraite des femmes, une "catastrophe"
Julie Gayet soulève également la question des retraites, une "catastrophe" du fait des "carrières hachées" des femmes, en raison de la maternité. "C'est 40% de moins [...] quand est-ce qu'on va se poser la question 'Qu'est-ce qu'on fait pour les femmes?'"
La mobilisation du 8 mars est saluée par l'actrice, qui rappelle que l'avancée des droits des femmes se fait justement, "par le droit". "C'est beaucoup de petits détails, des déclics", estime-t-elle. Et de poursuivre:" Je crois que les hommes ont envie de participer", dit-elle, citant le doublement de la durée du congé parternité (28 jours) en 2021, bien "qu'on pourrait aller plus loin".
Des quotas dans le cinéma?
Une société plus attentive et "vigilante" donc sur le droit des femmes donc, Julie Gayet prend l'exemple de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, qui avait instauré en 2020 un quotas de réalisatrices, permettant ainsi d'être passé de 8% à 48% aujourd'hui.
Si elle ne prône pas pour autant des quotas systématiques, elle salue des "incitations" à ce que les femmes soient davantage représentées. Surtout quand certaines mentalités ou barrières continuent de persister. Le CNC octroie par exemple une bonification à un film qui emploie cinq femmes cheffes de poste. Seulement "17% de films réalisés par des hommes" l'ont obtenue, avance l'actrice. "Il y a encore beaucoup de sexisme et des clichés qui ont la peau dure."