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La résistante Madeleine Riffaud est décédée à l'âge de 100 ans

Madeleine Riffaud en juillet 2021

Madeleine Riffaud en juillet 2021 - Christophe Archambault - AFP

Protégée d'Eluard ayant connu Picasso et Aragon, la résistante Madeleine Riffaud, décédée à l'âge de 100 ans, était une poète, journaliste et correspondante de guerre pour l'Humanité et a consacré sa vie à dénoncer les injustices, estimant devoir payer une "dette de la survie".

La résistante Madeleine Riffaud est décédée à l'âge de 100 ans, a annoncé mercredi son éditeur Dupuis, confirmant une information du quotidien L'Humanité pour lequel elle fut correspondante de guerre.

"Une héroïne s'en est allée. Son legs: tout un siècle de combats", a salué L'Humanité pour qui elle couvrit les guerres d'Algérie et du Vietnam. "Elle était un personnage de roman, à l'existence tramée par la lutte, l'écriture, trois guerres et un amour. Une vie d'une folle intensité, après l'enfance dans les décombres de la Grande guerre, depuis ses premiers pas dans la résistance jusqu'aux maquis du Sud-Vietnam", a souligné le quotidien.

"Une vie d'une folle intensité"

Le 23 août 2024, jour de ses 100 ans, Madeleine Riffaud avait publié le troisième et dernier tome de "Madeleine, résistante" (éd Dupuis), ses mémoires de guerre en bande dessinée, avec Dominique Bertail au dessin, et Jean-David Morvan au scénario. Ce dernier lui a rendu hommage sur Facebook en publiant une photo d'elle, âgée, posant sur un canapé.

Née en 1924 dans la Somme, cette fille unique d'instituteurs rejoint la résistance à 16 ans. Élève sage-femme à Paris, elle devient agent de liaison avec ses compagnons communistes des Francs-tireurs et partisans (FTP) de la faculté de médecine. Elle devient "Rainer" - en hommage au poète allemand Rainer Maria Rilke - pour signifier qu'elle "n'est pas en guerre contre le peuple allemand mais contre les nazis".

Le massacre d'Oradour-sur-Glane, un village de sa jeunesse décimé en juin 1944, provoque son passage aux armes. Le 23 juillet, elle assassine de deux balles dans la tête un gradé nazi sur le pont de Solférino, à Paris.

"Je regrette, d'ailleurs, d'avoir tué cet homme. Tu es là. Tu regardais la Seine. Est-ce qu'on peut être méchant, quand on regarde la Seine? C'était peut-être un type bien. Mais ça... bon, c'est la guerre", disait-elle.

RMC avec AFP