Propos polémiques d'Izïa Higelin sur Emmanuel Macron: des maires gênés avant ses concerts prévus

La chanteuse Izïa Higelin assure n'inciter "ni à la violence ni à la haine". Après ses propos polémiques évoquant un lynchage d'Emmanuel Macron lors d'un concert jeudi dernier, l'artiste a assuré au journal Ouest-France être "désolée que cela ait été mal interprété, décontextualisé".
"À aucun moment évidemment, je n’ai voulu inciter à la violence ou à la haine. Il ne faut surtout pas prendre au premier degré une histoire fantasmée", a ajouté la fille de Jacques Higelin.
Une mise au point qui intervient après l'annulation, dans la foulée de ses propos polémiques, d'un concert d'Izïa Higelin prévu à Marcq-en-Barœul (Nord), annoncée d'une même voix par la mairie et la préfecture.
"Si elle ne recommence pas, l'incident est clos"
Mais d'autres ont choisi de ne pas déprogrammer l'artiste. Face à l'ampleur de la polémique, le maire de La Rochelle Jean-François Fountaine a tout de même rencontré ce lundi l'organisateur du festival des Francofolies, où est attendue Izïa Higelin ce jeudi. Pour maintenir le concert, l'élu a demandé des garanties à la chanteuse.
"J'ai demandé un engagement à ne pas recommencer. Maintenant, je ne suis pas le programmateur, je veux juste qu'on ne tienne pas de discours de haine à La Rochelle. Pour moi, si elle ne recommence pas, l'incident est clos", promet le maire.
La chanteuse doit enchaîner les dates tout l'été. Elle doit notamment se produire fin juillet à Jullouville, dans la Manche. Mais le maire sans étiquette de la commune avoue être particulièrement gêné par les propos de l'artiste. Il n'exclut pas de demander l'annulation du concert malgré le mea culpa de l'artiste.
"Je pensais que la Révolution française était finie et qu'on pouvait discuter calmement, même si on n'est pas d'accord. On est en train de discuter avec les organisateurs et la préfecture parce que s'il y a une incitation au désordre, on devra prendre des dispositions", explique Alain Brière.
La majorité outrée
Dans le camp présidentiel, les excuses de la chanteuse ne suffisent pas et ses explications sont quasi inaudibles au sein de la macronie, dans le contexte des émeutes qu'a traversé le pays. De là à réclamer la déprogrammation de l'artiste des festivals cet été? Les élus de la majorité le refusent. Pourtant, à gauche, certains parlent déjà "d'une dérive autoritaire". Le député insoumis Alexis Corbière cite quant à lui Renaud, Brassens, NTM: "la tradition française, c'est aussi des chanteurs engagés et insolents".
Lors d'un concert à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) jeudi dernier, la chanteuse Izïa Higelin avait imaginé sur scène un lynchage du président de la République Emmanuel Macron. Dans la foulée, une enquête a été ouverte pour "provocation publique à commettre un crime ou un délit" par le parquet de Nice.