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Manifestations: "Les 'black blocs' font le jeu de Darmanin et Macron", déplore Alexis Corbière

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Invité de RMC, le député de La France insoumise Alexis Corbière a dénoncé les violences qui ont émaillé les manifestations du 1er-Mai, alors qu'un policier a été grièvement blessé à Paris, brûlé par un cocktail molotov.

Après un 1er mai marqué par un regain de violence en marge de certaines manifestations, Alexis Corbière a condamné ce mardi matin sur RMC "toutes les violences", alors qu'un policier a été gravement brûlé à Paris, touché par un cocktail molotov: "J'ai une pensée pour ce policier qui a été blessé, c'est un salarié il n'est pas question qu'il prenne feu. Aller en manif avec un cocktail molotov c'est moralement détestable... Je suis pour des manifestations populaires, je suis père de famille je vais en manifestation avec mes enfants", a assuré le député de La France insoumise de Seine-Saint-Denis.

Lundi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'en est pris à l'opposition estimant qu'elle ne condamnait pas les violences contre les policiers. Le pensionnaire de la place Beauvau a appelé à ce que "tous ceux qui interviennent dans le débat public puissent condamner les violences contre les policiers et les gendarmes", alors que 108 membres de forces de l'ordre ont été blessés sur l'ensemble du territoire.

"Ça détourne la conversation politique"

Des propos qui ont provoqué l'ire d'Alexis Corbière qui a condamné ces violences: "Si Monsieur Darmanin m'entend, je le dis, je condamne la violence, je condamne toutes les violences, il y a aussi des manifestants blessés avec une jeune femme qui a été blessée à l'œil à Nantes. Je n'ai pas non plus entendu Gérald Darmanin condamner les violences contre les manifestations", a lancé l'élu de la Nupes très remonté.

"Je condamne aussi la manière de judiciariser le débat politique. Ça détourne la conversation politique. Les 'black-blocs', d'un certain point de vue, ou ceux qui jettent ça, font le jeu médiatico-politique que souhaitent Gérald Darmanin et Emmanuel Macron", a ajouté Alexis Corbière.

"Les gens veulent un système plus démocratique"

Pour le député, il n'y a pas de doute, les responsables de cette violence sont les auteurs directement: "Celui qui est responsable, c'est celui qui jette le cocktail molotov. La responsabilité individuelle, ça existe. Mais il y a aussi le contexte collectif, résultat d'une tension et d'une brutalité politique dont le responsable est Emmanuel Macron et le gouvernement", estime l'élu.

Il en veut pour preuve le "mot d'ordre" de la manifestation du 1er-Mai, "Non au 49.3": "On ne peut pas brutaliser un grand pays sur le plan politique. On a une mobilisation sur des questions sociales qui est devenue une mobilisation sur des questions politiques et démocratiques", avec des appels à la démission du président de la République et contre l'utilisation du 49.3.

"Les gens veulent un système plus démocratique: les institutions de la Ve République permettent à un homme seul d'imposer à un peuple ce qu'il ne veut pas. Le président et la Première ministre Madame Borne qui exécute la volonté présidentielle, ont empêché le parlement de voter", déplore l'élu.

De quoi créer un vivier pour que des "gens radicaux" puissent estimer que la démocratie "ne marche pas" et justifier des actions violentes, assure Alexis Corbière en creux: "Je suis Républicain, je me présente aux élections, je dis que la démocratie doit marcher donc il faut des institutions dont le peuple en reste souverain", estime l'élu.

540 personnes interpellées, 406 policiers et gendarmes blessés

Et alors que le syndicat de police Alliance estime qu'il faut renforcer les moyens pour lutter contre les violences, Alexis Corbière s'interroge sur les interpellations préventives, avec des personnes relâchées après 24h sans poursuites: "Les notes des renseignements territoriaux nous annoncent quelques jours auparavant le nombre des personnes qu'il y aura, avec des systèmes pyrotechniques et que ça va être dangereux. J'imagine que ces milieux sont infiltrés par la police mais on ne peut pas les débrancher et en interpeller?", interroge-t-il.

Pour Alexis Corbière, une personne suivie par les renseignements territoriaux et préparant des armes, comme des cocktails molotov, ce ne serait "pas inintéressant" d'en faire un suivi particulier. Sans se prononcer pour ou contre des interpellations en amont, comme le souhaite le ministre de l'Intérieur.

Selon Gérald Darmanin, 540 personnes ont été interpellées dans toute la France dont 305 à Paris. Par ailleurs, 406 membres des forces de l'ordre ont été blessés dont 259 à Paris. Le policier brûlé par un cocktail molotov quant à lui, a été touché au visage et au membre et reste hospitalisé: "Sa vie n'est pas en danger, la brûlure ne serait pas au 3e degré, cela ne nécessiterait pas de greffe", a-t-il précisé.

G.D.