Ramzy Bédia, entre grosses comédies et cinéma d’auteur: portrait de l'acteur aux 100 visages

Il peut faire hurler de rire dans des comédies potaches comme La Tour Montparnasse Infernale, et incarner la noirceur d’un drame signé Lucas Belvaux. Ramzy Bédia, la moitié d’Éric et Ramzy, est à l’affiche cette semaine de Classe Moyenne. Portrait d’un acteur qu’on ne met pas dans une case.
Trente ans d’un humour hors-norme
Depuis son duo culte avec Éric Judor dans les années 90, Ramzy Bédia a construit une carrière impossible à étiqueter. Sketches absurdes, sitcom délirante (H), blockbusters comiques… Jamel Debbouze résume bien son pote de longue date:
"J’ai une théorie sur Ramzy : il a dû s’échapper d’un laboratoire."
Un humour mutant, mais pas seulement.
Deux films, deux univers
En une semaine, Ramzy passe d’un extrême à l’autre. La semaine dernière, il était dans Tourmentés, drame sombre de Lucas Belvaux. Ce mercredi, il revient avec Classe Moyenne, une comédie sociale sur la lutte des classes. Deux salles, deux ambiances. Et c’est exactement ce qu’il aime: "Plus les réalisateurs sont talentueux, moins ils voient de problème à m’imaginer dans d’autres rôles", confiait-il au Parisien.
Un acteur qui refuse la condescendance
Ramzy ne s’est jamais résigné à l’image du "petit rebeu de cité qui a eu de la chance". Déjà en 2008, sur le plateau de Thierry Ardisson, il répondait sèchement à Éric Zemmour:
"Ce n’est pas parce que j’ai grandi en cité et que j’ai le teint basané que je n’ai pas lu."
Un rappel clair: derrière l’image déjantée, il y a un acteur complexe, qui revendique ses racines mais n’accepte pas qu’on l’enferme.
Toujours avec Éric Judor
Éric et Ramzy, c’est une histoire qui dure. Chacun a ses projets solo, mais jamais très loin l’un de l’autre. Ils préparent même une chaîne YouTube commune. Ramzy résume leur duo avec autodérision:
"J’aurais pas fait cette carrière sans Éric. – Moi j’aurais pu. – Toi oui, mais ça aurait été moyen."
Le faux fainéant hyperactif
Derrière son image de dilettante, Ramzy affiche une carrière impressionnante : plus de 30 films, des séries, un passage derrière la caméra (Seuls Two). Et même un projet beaucoup plus grave, Le jour où les Arabes sont partis, actuellement en suspens. "Le racisme, c’était mieux avant, c’était plus simple", lâche-t-il, façon Ramzy: drôle, piquant, mais lucide.