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Plage privatisée par le roi d'Arabie Saoudite : "Tout ne s'achète pas", répond un élu de Vallauris

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Jean-Noël Falcou, conseiller municipal à Vallauris, a fait part ce vendredi sur RMC de sa colère contre la privatisation d'une plage publique de cette commune des Alpes-Maritimes par la famille royale saoudienne.

C'est une petite plage publique de la Côte d'Azur qui n'en finit plus de faire parler depuis la tentative de privatisation forcée de la famille royale saoudienne, qui vient chaque année en villégiature dans son gigantesque palais de Vallauris situé juste au-dessus de la crique. Cette plage, la Mirandole, est uniquement accessible par un tunnel passant sous une voie ferrée. Les baigneurs qui ont l'habitude de s'y rendre ont trouvé, mercredi 15 juillet, l'accès au tunnel menant à la plage fermé par des ouvriers venus poser une grille, après avoir coulé une dalle de béton sur le sable.

Si la préfecture des Alpes-Maritimes a demandé l'interruption des travaux, Philippe Castanet, sous-préfet de Grasse, avoue que la plage restera fermée le temps du séjour du roi. "Il est certain que l'accès à la plage sera proscrit pendant le séjour du chef de l'État (sic) d'Arabie Saoudite. Il ne s'agit pas du tout de privatiser la plage, le sujet c'est la sécurité du roi", explique-t-il sur RMC. "Il se trouve être un roi mais ce serait un président ce serait pareil".

"La plage publique est un bien commun inaliénable"

"L'État dit que c'est pour assurer des conditions de sécurité, mais ça fait 40 ans que la famille royale saoudienne vient en vacances sur la commune et il n'y a jamais eu de problème de sécurité avec eux", rétorque de son côté Jean-Noël Falcou, conseiller municipal à Vallauris, invité ce vendredi de Bourdin Direct. "C'est évident (qu'il voulait s'accaparer la plage). Mais la plage publique, c'est un bien commun inaliénable. Ça donne vraiment l'impression qu'on n'est pas égaux devant la loi. Il faut que l'État prenne conscience qu'il ne peut plus faire ça. On est plus dans ce monde-là où on peut écarter les citoyens français juste parce qu'il y a une personne puissante et riche qui veut passer de bonnes vacances". "Le préfet nous a dit qu'il y avait des discussions en haut lieu entre la famille royale et l'État français", ajoute l'élu.

"Il y a régulièrement des problèmes avec la famille royale"

Jean-Noël Falcou explique que la dalle de béton sur le sable devait "permettre à la famille royale de mettre un ascenseur privatif pour accéder directement sur la plage". Le conseiller municipal raconte d'ailleurs qu'"il y a régulièrement des problèmes avec la famille royale. Leur palais fait 1 km de long les pieds dans l'eau. Il ne respectait pas la loi littorale, mais ça a été régularisé. Ensuite ils ont voulu construire une digue privée de 100 mètres pour amarrer leur yacht. On a aussi dû se battre pendant des années pour faire passer le sentier littoral sous leur villa", énumère-t-il. Il ajoute: "J'ai déposé une plainte parce qu'ils s'étaient entendus avec la mairie de l'époque pour obtenir le déclassement d'une zone non constructible sur laquelle ils ont construits deux palais de 2.000 m2 carrés chacun, qu'ils ont mis en vente plus de 60 millions d'euros".

A un auditeur d'RMC qui lui rétorquait que la venue de la famille royale et de sa suite (on parle de 500 personnes) allait faire vivre la commune pendant l'été, Jean-Noël Falcou répond: "Tout ne s'achète pas. La famille royale doit respecter les règles de la France".

Pétition en ligne

Jean-Noël Falcou et d'autres conseillers municipaux ont mis en ligne une pétition contre la privatisation de la plage publique de Vallauris.

Philippe Gril avec E. Messager et A. Borne