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Police-Justice

Affaire de la sextape à Saint-Étienne: un procès pour "chantage" requis contre le maire Gaël Perdriau

Gaël Perdriau.

Gaël Perdriau. - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Près de trois ans après les révélations de Mediapart, de l'implication du maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau dans une affaire de chantage à la sextape, le parquet a réclamé mardi un procès pour "chantage"

Le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau avait été mis en examen en avril 2023, pour sa potentielle implication dans une affaire de chantage à la sextape. Cette dernière pourrait désormais faire l'objet d'un procès. C'est en tout cas ce qu'a requis le parquet, mardi. Un procès pour chantage contre l'élu dans l'affaire de la vidéo intime qui secoue la ville depuis deux ans et demi.

Le parquet a rendu son réquisitoire définitif dans ce dossier et demande le renvoi du maire devant le tribunal correctionnel pour "chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l'autorité publique et participation à une association de malfaiteurs", a précisé le procureur de Lyon Thierry Dran dans un communiqué transmis à l'AFP.

Exclu des Républicains

L'affaire porte sur des soupçons de chantage exercé contre l'ancien Premier adjoint Gilles Artigue, un rival potentiel du maire, filmé dans une chambre d'un hôtel parisien en janvier 2015, en train de se faire masser par un escort-boy.

Gaël Perdriau, exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, a toujours clamé son innocence et dit qu'il ne démissionnerait pas de la mairie, même s'il s'est mis en retrait de ses fonctions à la métropole de Saint-Etienne.

Le parquet a également requis un procès contre trois anciens proches du maire soupçonnés d'avoir organisé le tournage de la sextape: son ex-directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, son ancien adjoint à l'éducation, Samy Kefi-Jérôme, et l'ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l'affaire à Mediapart en 2022.

En revanche, le parquet requiert un non lieu contre quatre autres personnes mises en examen par les magistrats instructeurs, des couples à la tête d'associations stéphanoises soupçonnées d'avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie.

Dans leur cas, l'enquête n'a pas permis "de caractériser (...) des charges constitutives de ces infractions", explique Thierry Dran. Il revient désormais aux juges d'instruction de rendre l'ordonnance de clôture de l'information judiciaire, précise-t-il.

RMC avec AFP