Affaire Evaëlle: le parquet fait appel de la relaxe de l'enseignante

Le parquet de Pontoise annonce ce lundi faire appel de la décision du tribunal, rendue jeudi, de relaxer l'enseignante jugée pour harcèlement sur trois de ses anciens élèves dont Evaëlle. Cette jeune fille de 11 ans s'était suicidée en 2019 dans le Val-d'Oise. Ses parents s'étaient dit "révoltés" après le verdict.
Les parents d'Evaëlle, âgée de 11 ans au moment de son suicide, "sont satisfaits de l'appel et du nouveau procès durant lequel ils pourront à nouveau exprimer le harcèlement moral commis à l'égard de leur fille", a déclaré à l'AFP leur avocate Me Delphine Meillet.
"Je suis dans l'incompréhension totale", avait déclaré en larmes la mère d'Evaëlle. "J'ai l'impression qu'on légitime le comportement de cette professeure (...), on n'écoute pas les enfants, on n'écoute pas Evaëlle", avait ajouté son père à la sortie de l'audience.
Dans sa relation avec Evaëlle, elle "la jette en pâture au collectif, la fait pleurer", avait tancé la procureure dans ses réquisitions. Son "harcèlement est le déclencheur et catalyseur du harcèlement des mineurs", avait affirmé la magistrate.
L'enseignante menacée de mort
Le tribunal a pourtant considéré qu'il n'y avait "pas d'élément permettant de caractériser l'élément intentionnel de l'infraction" soit "qu'elle aurait volontairement cherché la dégradation des conditions de vie" d'Evaëlle, faits pour lesquels l'enseignante était jugée.
L'enseignante, absente au délibéré, s'était dite "soulagée". "La vérité éclate enfin", avait estimé la femme de 62 ans. "Une partie des faits reprochés (...) correspond à des comportements adaptés et légitimes s'agissant de l'autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe", a estimé la présidente.
À noter par ailleurs que l'enseignante a été la cible de menaces de morts dans un courrier reçu dans l'établissement où elle exercait, avant le prononcé du délibéré, a rapporté vendredi l'AFP citant des sources policières et le parquet de Pontoise.