Aveux de Michel Fourniret: "Une nouvelle forme de perversion de sa part"

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C'est un rebondissement dans deux affaires vieilles de près de 30 ans. Entendu depuis la semaine dernière par une juge d'instruction parisienne, Michel Fourniret a avoué les meurtres de Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece. L'homme de 75 ans purge actuellement une peine de prison à perpétuité pour les meurtres de sept jeunes filles.
Pour Me Didier Seban, l'avocat de la famille de Joanna Parrish, ce revirement n'est guère étonnant: "Moi je l'avais interrogé en présence d'un juge d'instruction et il m'avait dit 'c'est ma signature, mais ce n'est pas moi'. C'était une manière pour Michel Fourniret de se moquer du monde. Je crois que là il a vieilli et il veut peut-être reprendre la main. On ne parle plus beaucoup de lui, donc je crois que c'est une nouvelle forme de perversion de sa part. Il n'arrête pas de dire d'ailleurs dans ses auditions, qu'il est très orgueilleux, je crois que l'orgueil l'amène à reconnaître les choses au moment où il le veut".
Son ex-femme l'avait accusé avant de se rétracter
A deux reprises, son ex-épouse Monique Olivier avait attribué les meurtres des deux jeunes femmes à Michel Fourniret, avant de se rétracter par la suite. Michel Fourniret avait, lui, toujours contesté son implication dans ces deux disparitions, y compris pendant son procès devant la cour d'assises des Ardennes, où il a été condamné le 28 mai 2008, à la perpétuité incompressible pour sept meurtres. Monique Olivier a, elle, été condamnée à la perpétuité, accompagnée d'une mesure de sûreté de 28 ans, pour sa complicité dans cinq meurtres.
"L'ogre des Ardennes" avait été mis en examen le 11 mars 2008 pour les enlèvements et les assassinats de ces deux jeunes femmes avant de bénéficier dans ce dossier, par la suite dépaysé de Charleville-Mézières à Paris, d'un non-lieu le 14 septembre 2011. Mais l'affaire avait été relancée en juin 2012 quand la cour d'appel de Paris avait annulé ce non-lieu et demandé aux juges de rouvrir l'instruction sur la base de nouvelles pistes, suscitant les espoirs des parties civiles.
Le corps de Marie-Angèle Domece jamais retrouvé
Le 17 mai 1990, le corps de Joanna Parrish, alors assistante d'anglais au lycée Jacques-Aymot d'Auxerre, avait été retrouvé à Moneteau (Yonne). La jeune femme, 20 ans, était nue et l'autopsie avait révélé qu'elle avait été violée et battue avant sa mort.
Marie-Angèle Domece, handicapée mentale, avait disparu le 8 juillet 1988 dans l'Yonne, à 19 ans. Son corps n'a jamais été retrouvé. Une disparition sur laquelle Michel Fourniret avait été interrogé dès juin 2007.