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Bande corse du "Petit bar": pourquoi le procès du "repenti" Patrick Giovannoni est unique

Six membres supposés de la "bande du Petit bar" sont jugés à Aix-en-Provence à partir de ce lundi après-midi. Le cas de Patrick Giovannoni, qui a "dénoncé" ses anciens acolytes, sera particulièrement surveillé.

Patrick Giovannoni comparait ce lundi à partir de 14 heures et jusqu'au 2 mars au tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence pour complicité d'assassinat. Il est accusé avec cinq autres personnes d'avoir participé au meurtre d'Antoine Nivaggioni, un nationaliste corse reconverti dans les affaires, tué en 2010.

En 2015, devant les juges d'instruction de Marseille, Patrick Giovannoni avait tout avoué, sa participation à l'assassinat en plaçant une voiture qui a facilité le crime et la participation des autres membres de la bande du Petit Bar, une organisation mafieuse de Corse du Sud.

Patrick Giovannoni sera escorté chaque jour sous haute surveillance policière pour que personne ne sache où il habite. Le repenti a changé de vie, changé de nom, il sera jugé sous son ancienne identité, la seule connue des 5 autres accusés.

Positionné du côté des parties civiles

Son avocat va demander le huis clos pour ce procès et affirme que Patrick Giovannoni sera positionné du côté des parties civiles, non du coté de ses anciens complices, un symbole fort. En face de lui il y aura donc ceux qu'il a dénoncés, comme Jacques Santoni, considéré par les enquêteurs comme un parrain de la corse du sud.

Patrick Giovannoni risque d'aller en prison dans cette affaire car la loi ne prévoit aucune exonération ni réduction de peine dans son cas précis. En France, le programme de protection n'est possible que lorsque les aveux permettent d'empêcher un crime, pas lorsque le crime a déjà eu lieu.

Le statut de repenti a donc été accordé à Patrick Giovannoni dans une autre procédure qui n'a rien à voir, une simple cache d'arme. Il encourt donc dans ce dossier de complicité d'assassinat la prison à perpétuité. Et ce sera au tribunal d'estimer s'il doit être condamné ou non et à quelle peine. Une décision très attendue par les autres repentis avérés ou potentiels.

Claire Andrieux