INFO RMC-BFMTV. Bordeaux : un prisonnier libéré par erreur à la place d’un quasi homonyme

À une lettre près, ils ont le même nom de famille. Mais ils n’ont ni le même prénom, ni le même profil. Selon les informations recueillies par RMC et BFMTV, un détenu âgé de 25 ans est sorti de prison en toute tranquillité mercredi 30 avril, à la suite d'une incroyable erreur au sein du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. Depuis, il est recherché par les forces de l’ordre et considéré comme "évadé" par la justice.
À l’origine, la cour d’appel de Bordeaux avait ordonné la libération d’un ressortissant marocain, recherché par les autorités de son pays, devant être assigné à résidence (et placé sous OQTF par la préfecture) en attendant sa prochaine expulsion. Mais ce n’est pas lui que les surveillants pénitentiaires ont extrait de cellule.
Le détenu s'est rendu compte de la méprise, sans rien dire
À la place, ils sont allés chercher un autre prisonnier qui porte quasiment le même nom de famille, excepté la première lettre (un K au lieu d’un R) et dont la prononciation est identique. Or, il n’a ni le même prénom, ni le même âge, ni le même profil. Cet homme avait en effet été condamné en novembre 2024 à dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Gironde, dans un dossier de vol avec violences ayant entraîné la mort, sur fond de trafic de drogue. Une condamnation dont il avait fait appel, confirme son avocat à RMC.
Lors de sa levée d’écrou mercredi devant le greffe pénitentiaire de la prison, le détenu sur le point d’être libéré à tort, a bien compris qu’il y avait manifestement erreur sur la personne, précise une source proche du dossier à RMC et BFMTV. Mais il n’a pas relevé la méprise de l’administration pénitentiaire et a assuré qu’il était bien le prisonnier concerné. Il a donc été accompagné jusqu’à la sortie de la prison et s’est depuis volatilisé. Quelques heures plus tard, lorsque l’erreur a été constatée, l’autre détenu a lui aussi été remis en liberté.
Mandat d'arrêt européen
Dès mercredi soir, le procureur de la République de Bordeaux a ouvert une enquête judiciaire pour faire la lumière sur cette affaire et pour retrouver le prisonnier qui n’aurait jamais dû sortir. Il s’agit d’un homme "qui ne fait pas partie du haut du spectre de la criminalité organisée", complète une source judiciaire, sans toutefois minimiser son profil ni l’ampleur de l’erreur commise. Le parquet de Bordeaux a délivré un mandat de recherches et un mandat d’arrêt européen à l’encontre du fugitif. Les investigations ont été confiée aux policiers de la DCOS (ex-police judiciaire) de Gironde.
En parallèle, "une procédure administrative a immédiatement été diligentée sur cette affaire pour en comprendre les causes. Les conséquences seront tirées à l’issue de cette procédure", précise à RMC le ministère de la Justice. Bruno Retailleau a également réagi au micro de BFMTV en disant "espérer que cette erreur sera réparée".