"C'est la société française dans son fondement qui a été touchée", dit Yonathan Arfi du Crif

- - AFP
Une marée humaine. Au total, plus de 2,5 personnes ont défilé ce dimanche dans les rues de France. Parmi elles, Yonathan Arfi, vice-président du Crif. Au sein du cortège parisien, il a livré son sentiment dans l'édition spéciale de RMC. "Je suis un témoin du fait que c'est un moment d'unité nationale. L'ensemble de la société se mobilise pour ses victimes, policiers, journalistes ou juifs. C'est la société française dans son fondement même qui a été touchée, ce n'est pas un clash de civilisation, a-t-il expliqué. C'est un clash entre ceux qui acceptent la démocratie, les droits de l'homme et de l'autre côté des terroristes jihadistes".
"L'intérêt de la mobilisation, c'est aussi la prise de conscience que cela signifie"
Interrogé sur l'absence de mobilisation massive après les attentats commis il y a trois ans par Mohamed Merah à Toulouse, Yonathan Arfi ne veut pas jeter de l'huile sur le feu: "Plus tôt la mobilisation a lieu, mieux c'est. L'intérêt de la mobilisation ce n'est pas seulement le nombre de personnes dans la rue, c'est la prise de conscience que cela signifie. Si cette prise de conscience avait eu lieu plus tôt, sans doute les choses auraient-elles évolué un peu. En attendant je me félicite qu'elle ait lieu aujourd'hui. J'espère que la mobilisation d'aujourd'hui est le début d'une prise de conscience pour faire évoluer la société. Ce qui se joue, c'est comment chacun va prendre ses responsabilités, non pas seulement aujourd'hui en descendant dans la rue mais dans les semaines et les mois à venir. La question est comment faire évoluer la société d'aujourd'hui vers une société où tout le monde trouve sa place durablement".
Le vice-président du Crif s'est aussi félicité de la présence de nombreux chefs d'état dans le cortège de Paris: "C'est important que les dirigeants des grands pays du monde se soient déplacés. Cela témoigne du fait que ce qui se passe en France ne concerne pas que la France".