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Police-Justice

Casino: l'ex-PDG Jean-Charles Naouri sera jugé en octobre pour manipulation de cours et corruption

Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, en février 2013. (Photo d'archive)

Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, en février 2013. (Photo d'archive) - ERIC PIERMONT/AFP

Jean-Charles Naouri, ex-PDG du groupe Casino, va être jugé en octobre à Paris pour manipulation de cours et corruption.

L'ex-PDG du distributeur Casino, Jean-Charles Naouri, soupçonné d'avoir payé un éditeur de presse pour défendre artificiellement le cours de l'action entre 2018 et 2019, sera jugé à Paris pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active, a appris l'AFP jeudi de source judiciaire. La société Casino Guichard Perrachon est également citée devant le tribunal, pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active.

Jean-Charles Naouri "conteste vigoureusement"

Le procès devrait se tenir devant le tribunal correctionnel de Paris du 1er au 16 octobre, selon la même source. L'ex-PDG et des cadres de l'entreprise sont soupçonnés d'avoir payé un éditeur de presse pour défendre artificiellement le cours de l'action, ce que conteste Jean-Charles Naouri.

"Jean-Charles Naouri conteste vigoureusement l'interprétation du PNF et aura l'occasion de s'en expliquer devant le tribunal, l'enquête ayant été parcellaire et ayant volontairement/artificiellement occulté les d'attaques spéculatives virulentes auxquelles a dû faire face durant cette période", soutiennent dans un communiqué ses avocats, Mes Olivier Baratelli, Nicolas Huc-Morel et Marie-Aix Canut-Bernard.

Délit d'inité

Trois anciens hauts-cadres de l'entreprise seront également jugés pour les mêmes infractions. Parmi eux, l'ancien directeur de la communication comparaitra en plus pour délit d'initié.

L'éditeur de presse Nicolas Miguet devra répondre de manipulation de cours en bande organisée, corruption privée passive, blanchiment de cette corruption et délit d'initié. Ses différentes sociétés sont aussi poursuivies.

Les magistrats du parquet national financier (PNF) soupçonnent une manipulation de cours "orchestrée par Casino", selon leur note aux fins de poursuites rendu en décembre 2024 et dont l'AFP a eu connaissance.

Sous couvert d'une convention de prestations de conseils, d'un montant de 800.000 euros, Nicolas Miguet aurait utilisé ses publications, audiotels et son réseau pour défendre le cours de Bourse de l'entreprise, notamment auprès des petits porteurs particuliers. Et ce, sans informer son public de ses liens financiers avec le groupe, selon le ministère public.

À cette époque, Casino était sous le feu d'analystes financiers s'inquiétant de sa solvabilité et était pressé par les marchés de réduire son endettement. Début septembre 2018, l'action Casino était tombée au plus bas jusqu'alors, autour de 25 euros.

LM avec AFP