Charlie Hebdo: "Je suis Charlie dans l'idéologie mais mon cœur est plus Frédo"

La direction de Sodexo a rendu la semaine dernière un vibrant hommage à Frédéric Boisseau, prmeière victime des frères Kouachi. - ERIC PIERMONT / AFP
"Nous sommes Charlie mais nous sommes aussi Frédéric". Des messages de ce genre, il y en aura certainement quelques-uns cet après-midi à Villiers-sous-Grez en Seine-et-Marne. Une manière de rendre un dernier hommage à une des victimes, la première, de l'attentat contre Charlie Hebdo. Frédéric Boisseau, agent de maintenance de la société Sodexo, a été tué par balles lors de l'attaque contre les locaux du journal satirique. Agé de 42 ans et père de deux enfants de 10 et 12 ans, il se trouvait dans le hall d'entrée pour effectuer des travaux de maintenance du bâtiment quand il a été tué par les terroristes.
"Une étape supplémentaire dans la douleur"
Une cérémonie d'hommages aura lieu ensuite dans le village voisin de Recloses où Frédéric est né. A la veille de ces commémorations, RMC s'est rendue sur place et a interrogé les habitants du village. Nathalie, amie et voisine de Frédéric, assure "que même si la vie continue, nous ne passons pas une minute sans y penser (à sa mort, ndlr)." Elle poursuit: "Ce que nous allons vivre aujourd'hui va être une étape supplémentaire dans la douleur".
Elle affirme enfin: "Je suis Charlie dans l'idéologie mais mon cœur est plus Frédo". Arthur lui aussi sera présent cet après-midi pour dire un dernier au revoir à Frédéric: "C'est une victime qui n'avait rien demandé, un dommage collatéral. C'est donc bien de tous se regrouper pour lui rendre un dernier hommage".
Besoin de "tourner la page"
Depuis ce mercredi 7 janvier le temps s'est arrêté dans ce petit village. C'est pourquoi Catherine Triollet, la maire de Recloses, espère que ces obsèques vont permettre de passer à autre chose. "On s'est tous senti Frédéric. Mais le village a besoin de tourner la page donc j'espère que cette cérémonie va nous permettre d'essayer d'aller de l'avant".
Au cours de la cérémonie, François Rebsamen, ministre du Travail, sera présent afin de faire de faire de Frédéric un Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume. Une démarche insuffisante pour Nathalie: "J'aurais préféré que le président Hollande vienne à l'enterrement cela aurait été la moindre des choses vis-à-vis de la famille".