Christian Estrosi: "Il faut que l'Etat cesse de faire obstruction à l'éclatement de la vérité"
"On doit être digne des conditions d'une élection, on doit être à la hauteur des Français", a affirmé ce lundi Manuel Valls sur BFMTV/RMC, en visant Christian Estrosi l'ancien maire Les Républicains de Nice, onze jours après l'attentat qui a fait 84 morts sur la promenade des Anglais. Une déclaration qui intervient après que Christian Estrosi a accusé l'Etat de "mensonge" sur le dispositif de sécurité ce soir-là et alors que celui-ci avait bénéficié du retrait de la liste PS-PRG pour l'emporter au second tour des régionales contre Marion Maréchal-Le Pen (FN) en décembre.
"Le gouvernement est en pleine panique"
"Je pense que le gouvernement est en pleine panique, en plein affolement, lui a répondu sur RMC le président du conseil régional de Paca. Ça me rappelle un peu l'affaire du Rainbow Warrior de Charles Hernu, voire de M. Chevènement et du préfet Bonnet, ce qui avait embrasé la Corse". Alors que depuis l'attentat du 14 juillet, le gouvernement fait face à de nombreuses critiques concernant le dispositif policier mis en place sur la Promenade des Anglais, Christian Estrosi s'interroge: "Est-ce que poser des questions, essayer de savoir la vérité, c'est polémiquer?"
"Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur, dès la nuit du 14 au 15 juillet, disent qu'il y avait 64 policiers nationaux présents à Nice et notamment en poste au point d'accès du camion sur la Promenade des Anglais. Or, dans un rapport du préfet publié il y a trois jours, on apprend finalement qu'il n'y en avait que 39 et qu'ils n'étaient pas positionnés au point d'accès du camion. Dès lors, poser la question et demander pourquoi, est-ce engager une polémique?", insiste encore Christian Estrosi dans Bourdin Direct.
"Ma personne n'a pas d'importance"
"Lorsque nous apprenons qu'une réquisition judiciaire nous demande d'effacer les enregistrements qui sont les preuves qui pourront être apportées aux victimes et à leurs familles, alors même qu'elles ont le droit de savoir, et que nous dénonçons cela, est-ce engager une polémique?", poursuit-il. "Je n'accepte pas la mise en cause par le ministre de l'Intérieur ou le Premier ministre de l'action des élus, charge encore l'ancien maire de Nice. Ce sont nos administrés, nos proches, nos amis, les enfants de nos amis qui sont morts ce 14 juillet. Dès lors, comment voulez-vous qu'on accepte qu'un ministre sur un plateau TV nous insulte et d'une certaine manière insulte la mémoire des victimes?"
Et d'assurer: "Ma personne n'a pas d'importance. On peut me taper dessus tant qu'on veut. Si on pense que c'est facile pour se défausser, je suis là pour prendre les coups et les assumer. Mais je n'accepte pas qu'on s'attaque à une policière municipale intègre". Alors que selon certaines sources, cette policière, Sandra Bertin, cheffe du Centre de Supervision Urbain (CSU), serait proche de Christian Estrosi, il s'en défend ce lundi sur RMC.
"Que tout cela cesse"
"Absolument pas, assure l'élu LR. En toute indépendance et avec le soutien de tous les syndicats de police municipale, elle ne fait que dire les pressions qu'elle a reçues. Rien d'autre. Pressions que j'ai moi-même découvert à la lecture du JDD". "Dans cette affaire, je ne suis pas de droite ou de gauche, engagé dans un parti politique. Je suis l'élu local qui a aujourd'hui son cœur brisé et qui essaye d'accompagner et trouver de la dignité en mémoire des victimes", affirme le président de la Région Paca.
Et d'asséner: "Nous ne faisons que demander transparence et vérité. Je ne souhaite qu'une chose, c'est de mettre un terme à tout cela. Il faut que tout cela cesse ! Quand le Premier ministre dit qu'il faut que les polémiques cessent, il a raison. Il faut que l'Etat cesse de faire obstruction à l'éclatement de la vérité car les polémiques naissent de là. Elles sont générées par le gouvernement quand il fait obstruction à l'éclatement de la vérité et en racontant mensonges sur mensonges".