Cité de la Castellane, démolition du bâtiment où a grandi Zidane: "On tourne la page", raconte son frère

La bâtiment G de la cité de la Castellane à Marseille est démoli ce merccredi, une cité touchée par le trafic de drogue mais qui a aussi vu grandir Zinedine Zidane. RMC a rencontré son frère et les habitants du quartier, confrontés à ces violences.

La cité où a grandit Zidane à Marseille ne ressemblera bientôt plus à ce qu'il a connu dans son enfance. Dans le cadre d'un projet de désenclavement de la cité de la Castellane, un premier bâtiment de douze logements est démoli ce mercredi. C'est dans celui-ci qu'a grandit l'actuel entraîneur du Real Madrid avant de partir en centre de formation à Cannes à 14 ans. Ses parents ont déménagé, mais son grand frère Majid Zidane travaille toujours dans le quartier où il est employé municipal à la piscine de la Castellane. Il se souvient des débuts de son frère en bas de l'immeuble.

"Depuis l'âge de 4 ans il a commencé à dribler, à jongler, à faire des tournois. Même à la maison, il nous cassait les pieds! Il sortait tout le temps avec le ballon dans les mains. Il était obsédé, maintenant on tourne la page", raconte-t-il à RMC

Depuis, ce quartier où habitent près de 8.000 habitants est devenu un haut lieu du trafic de drogue et est fortement touché par la misère sociale. Pour Samia Ghali, maire PS des 15e et 16e arrondissements de la ville, Zinedine Zidane a eu de la chance de quitter la cité. "Heureusement qu'il est sorti de la Castellane, parce qu'il ne serait pas ce qui lui a permis d'être la personnalité qu'il est aujourd'hui et d'avoir réussi comme il l'a fait", explique-t-elle. La destruction de ce premier bâtiment précède la rénovation du quartier pour l'ouvrir, et à terme sortir les trafics. "Ce bâtiment vient enclaver, vient fermer la cité de la Castellane. C'est important d'ouvrir cette voie pour qu'on puisse commencer à désenclaver cette cité qui en a bien besoin, pour que les habitants puissent vivre un peu plus sereinement", poursuit l'élue. 

"Les gens sont un peu désespérés"

Dans le quartier, les habitants sont partagés sur l'impact des travaux. "Les travaux c'est du ciment, du béton, pas plus. Les gens sont un peu désespérés parce qu'il y a un problème de chômage, un problème d'insertion des jeunes", déplore Kamel. Lila, au contraire y voit une avancée. "L'ouverture, c'est énorme. Ca va faire en sorte que les jeunes stagnent moins devant les halls d'entrée, il y aura plus la possibilité pour la police d'intervenir", espère cette habitante. Organisée en labyrinthe, l'architecture de la cité rendait en effet difficile l'intervention des forces de police.

A cause des trafics et de la violence, des services essentiels avaient aussi quitté la cité. En ouvrant le quartier, Magali Djian, directrice d'une école primaire de la Castellane espère leur retour. "Le fait d'y accéder plus facilement va permettre aux familles d'avoir enfin les services sociaux. On n'avait plus d'assistante sociale sur la cité, on n'avait plus de protection maternelle infantile. Les gens ne venaient plus parce qu'à un moment donné ça a été très tendu", se souvient-elle. 

Carole Blanchard avec Lionel Dian