RMC

Communautarisme: "Presque tous les auteurs d'attentats sont passés dans un club de sport", assure le vice-président de la région Île-de-France

Le vice-président de la région Île-de-France s'inquiète de la situation dans certains clubs de sport d'Île-de-France qu'il accuse de favoriser le communautarisme et parfois même la radicalisation.

Y-a-t-il un phénomène de communautarisme et de radicalisation dans les clubs de sports en France ? c'est en tout cas ce qu'assure Patrick Karam, vice-président de la région Île-de-France, chargé des sports et co-auteur de "Le livre noir du sport", un ouvrage qui évoque les dérives dans les clubs de France.

"Tous les auteurs d’attentats terroristes sont passés dans un club. Quasiment tous, sont passés dans un club de sport. Entre 12,5% et 20% des personnes radicalisées sont dans des clubs assurent nos services de renseignement intérieur qui considèrent que le sport est le premier vecteur de radicalisation avant les mosquées", explique ce mardi matin sur RMC Patrick Karam.

"Il y a des entraînements qui s'arrêtent au moment de la prière"

Mais comment se radicalise-t-on dans un club de sport ? "Il y a des salles où les femmes sont exclues. Il y a des clubs où les hommes qui n’ont pas la même religion sont difficilement acceptés. Et quand ils le sont, on fait tout pour qu’ils s’en aillent", assure le vice-président de la région Île-de-France. "Il y a des entraînements qui s’arrêtent au moment de la prière. Il y a des éducateurs qui refusent d’entraîner des filles et des hommes qui refusent de serrer la main de femmes", ajoute-t-il.

Et selon lui, le ministère des sports ferait la sourde oreille assurant ne rien pouvoir faire "juridiquement" en cas de dérive. "Nous n’avons pas d’outil juridique et il y a une non-réponse de l’Etat face à ces dérives", déplore Patrick Karam.

"D’un seul coup on met l’affaire entre les mains de la DGSI"

Directeur d’un club de tir sportif en Île-de-France, Gilbert a été contacté par les services de l’Etat à propos d’un adhérent de son club, soupçonné d’être un islamiste. Pourtant la personne en question ne présentait pas du tout le profil : "On a découvert que parmi les personnes que l’adhérent fréquentait il y avait trois fichés S", explique-t-il. Une information qu’il a fait remonter aux services dédiés. Désormais, Gilbert assure être plus vigilant :

"Un de mes adhérents français, né au Liban a pour justificatif de domicile une facture de téléphone portable. Il ne paie pas sa cotisation au club lui-même, c’est un copain qui paye pour lui. Cela arrive mais ça fait beaucoup. Le copain en question habite dans le centre de la France et le chèque est tiré d’une agence de la banque postale à Marseille. D’un seul coup ça fait 'bip' et l’on met l’affaire entre les mains de la DGSI".

Pour autant, Gilbert ne se sent pas dépassé du tout par le phénomène: "Je n’ai pas des enfants en train de se radicaliser, j’ai des adultes qui essaient de se faufiler à l’intérieur", explique-t-il. Et malgré un système de parrainage et la nécessité d’avoir un casier judiciaire vierge, certains arriveraient à intégrer le club en pratiquant "la taqîya", une pratique consistant à dissimuler sa foi.

G.D.