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Police-Justice

Condamnation de Nicolas Sarkozy: après des menaces, les magistrats inquiets pour l'avenir

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Emmanuel Macron dénonce les attaques inadmissibles qui ont ciblé les magistrats qui ont condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme dans le dossier libyen. La réaction était attendue et reclamée par le syndicat de magistrature.

Emmanuel Macron dénonce des "attaques inadmissibles". Réaction du président de la République dimanche soir, après les menaces ces derniers jours contre les magistrats qui ont prononcé la condamnation de Nicolas Sarkozy dans le dossier du financement libyen. L'ancien chef de l'Etat a été condamné jeudi à cinq ans de prison avec exécution provisoire de cette peine.

Emmanuel Macron dit avoir "demandé au ministre de la Justice et au ministre de l'Intérieur [...] que leurs auteurs soient identifiés pour être très rapidement poursuivis".

Car aujourd’hui les magistrats craignent pour l’indépendance de leurs décisions à venir. Ce type de menaces pèse directement sur leur vie personnelle comme l’explique Aurélien Martini, le secrétaire général adjoint de l’Union Syndicale des Magistrats.

“Les magistrats qui rendent ces décisions sont des êtres humains qui ont des familles et qui voient leur vie d’un seul coup chamboulée par des menaces, des protections policières qui peut-être doivent se mettre en place”, indique-t-il.

Deux enquêtes ouvertes

Déjà, lors de la condamnation de Marine Le Pen, le Conseil supérieur de la Magistrature avait dénoncé des réactions virulentes contre les magistrats. Et c’est la généralisation de ces attaques et menaces qui préoccupe la profession toute entière.

“En tous les cas, ce qu’on doit défendre et ce qu’on doit faire en sorte de protéger, c’est le caractère serein de la justice et son rendu toute indépendance. Ce qui est critiqué, c'est quand même le fait que des magistrats peuvent prendre des décisions en toute impartialité et que ça puisse déranger certains intérêts”, assure-t-il.

Deux enquêtes ont été ouvertes à la suite des menaces visant la magistrate qui a énoncé jeudi dernier la condamnation de Nicolas Sarkozy.

Thomas Becker avec Guillaume Descours