Couvre-feu pour les mineurs à Colombes: "Permettre aux policiers d'arrêter les guetteurs"
Depuis jeudi soir, les mineurs de moins de 16 ans ne peuvent plus circuler seuls entre 22h et 6h du matin dans deux quartier de la ville de Colombes, en banlieue parisienne (Hauts-de-Seine), sous peine d'être emmené au commissariat. La mairie a décidé d'un couvre-feu jusqu'au 3 novembre, fin des vacances scolaires. Une mesure qui vise à protéger les adolescents, parfois utilisés pour faire de la surveillance au profit des dealers, explique Jean-Paul Bolufer, maire-adjoint à la sécurité de Colombes, ce vendredi dans les Grandes Gueules.
"Ce dispositif n'est jamais qu'un moyen parmi d'autres. Ce n'est pas cette mesure qui a elle seule, bien évidemment, va résoudre tous les problèmes dans nos banlieues. C'est néanmoins un moyen indispensable pour aider les familles qui ont du mal à exercer leur autorité parentale chez eux, et pour aider les policiers qui ont besoin d'une base juridique pour faire en sorte qu'un certain nombre de gamins qui sont la rue - soit à faire n'importe quoi, soit à faire le chouf (guetteur) pour les dealers - puissent être conduits au commissariat.
Une fois au commissariat ils seront mis en présence de leur famille et on leur demandera d'exercer ce qui est normalement leur rôle. Il s'agit avant tout de dissuader les parents qui laissent leurs enfants errer la nuit dans les rues.
"Des familles ont du mal à exercer leur autorité"
Pourquoi seulement les vacances scolaires ? Parce que d'une part, le couvre-feu ne peut pas être pris de façon général et global. Et puis d'autre part, on a constaté également que c'était durant ces périodes que les enfants étaient le plus souvent livrés à eux-mêmes dans les rues et que la tranche des 12-16 ans est la plus exposée et il faut d'abord protéger ces enfants. Il y a deux quartiers concernés par cette mesure : le Petit-Colombes et le fossé Jean. Le Petit colombes est particulièrement touché par le trafic de drogue, avec des enfants de 12 à 13 ans qui font les guetteurs.
Encore une fois, notre mesure ne vise pas seulement à lutter contre le trafic de drogue mais surtout à assurer la sécurité des enfants, qui dans une ville de 86.000 habitants sont particulièrement exposés. Certains sont là parce qu'ils aident le trafic en faisant le chouf, et d'autres parce que leurs parents n'ont pas réussi à les maintenir chez eux".