Crèches: le bureau de l'Assemblée saisit la justice pour Aurore Bergé, accusée de faux témoignage

Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé mercredi de saisir la justice du cas de l'ex-ministre macroniste Aurore Bergé, accusée par des députés de gauche de "faux témoignage" pour avoir récusé devant une commission d'enquête tout lien personnel avec une lobbyiste des crèches privées, a appris l'AFP de sources parlementaires. Une information ensuite relayée par plusieurs députés sur le réseau social X.
10 voix pour et 9 voix contre
"On ne ment pas devant une commission d'enquête pour protéger ses amis lobbyistes. La justice en décidera", a affirmé sur le même réseau social la vice-présidente de l'Assemblée nationale Clémence Guetté (LFI).
L'ex-ministre doit désormais "pouvoir se défendre de ces accusations devant la justice plutôt que sur les plateaux TV", a commenté de son côté le député écologiste Emmanuel Duplessy.
Aurore Bergé dénonce une "demande infondée"
Pour Aurore Bergé, le Nouveau front populaire "a sans surprise décidé une nouvelle fois de se soumettre à LFI" et à sa "demande infondée" à son encontre. "La gauche n'en finit plus son naufrage politique et démocratique", a-t-elle déploré.
La "demande d'engagement de poursuites" pénales contre Aurore Bergé - aujourd'hui députée Ensemble pour la République - a été validée par 10 voix "pour" et neuf voix "contre", lors d'un vote du bureau, instance exécutive dominée par la gauche, ont précisé ces sources auprès de l'AFP.
Dans son livre-enquête Les Ogres, le journaliste d'investigation Victor Castanets évoque un "pacte de non-agression" qui aurait été conclu entre l'ancienne ministre des Familles Aurore Bergé (juillet 2023-janvier 2024) et la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), Elsa Hervy.
Plainte en diffamation contre Victor Castanets
Aurore Bergé avait indiqué la semaine dernière avoir déposé plainte en diffamation après la publication de ces révélations. Dans le livre de Victor Castanet, il y a "des échanges qui sont tronqués, des phrases qui n'y figurent pas, des mots qui ont été changés (...) c'est un problème", avait-t-elle souligné mardi sur Franceinfo.
"C'est surtout une copine"
De son côté, Victor Castanet a rendu publics des documents montrant selon lui "qu'il y a eu une entente entre Aurore Bergé et Elsa Hervy pour étouffer l'incendie". L'un de ces documents est un courriel, adressé le 8 août 2023 par la ministre à sa directrice de cabinet, dans lequel elle dit à propos de Mme Hervy: "C'est surtout une copine :) Elle sera très aidante avec moi".
Le 30 avril, entendue sous serment devant une commission d'enquête parlementaire sur le "modèle économique des crèches", la ministre avait affirmé n'avoir aucun "lien personnel, intime ou amical, ni d'accointances" avec Elsa Hervy.