De retour au Bataclan un an après: "La salle est imbibée de sang, mais j'avais besoin de revenir"

Des spectateurs sortent du Bataclan après le concert de Sting, samedi 12 novembre 2016. Parmi eux, des rescapés des attentats du 13 novembre 2015. - Philippe Lopez - AFP
Avec le concert de Sting ce samedi 12 novembre, le Bataclan est redevenu ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être: une salle de spectacle. Presque un an jour pour jour, la musique a de nouveau résonné après avoir été brutalement interrompue par la folie meurtrière des jihadistes qui ont fait 90 victimes et des centaines de blessés, le 13 novembre 2015. Parmi les 1.500 personnes présentes, quelques rescapés ont trouvé la force de retourner au Bataclan. Comme Solène, qui a commencé le concert en larme mais l'a terminée avec le sourire. Elle avait quelques appréhensions en revenant sur les lieux du drame mais elle avait besoin d'être là, confie-t-elle à RMC.
"Ça a été dur, ça a été l'angoisse, ça a été revivre tous les évènements qui se sont passés il y a un an. Pour moi, la salle est imbibée de sang. Je revois les personnes que j'ai perdues, je revois les morts… Je revois toutes les personnes que j'ai vu il y a un an et ça reste extrêmement difficile. Mais c'est ce qui me fallait pour tourner la page".
"Je suis là, je suis heureux"
Ce concert de l'ancien membre du groupe Police a été pour elle une catharsis. "A la santé de Sting et merci !", sourit-elle. Nicolas non plus ne regrette pas d'être revenu au Bataclan, où il a perdu quatre amis l'année dernière. Venir ici a été une vraie épreuve pour lui, mais au final une épreuve salutaire. "Je n'ai vraiment pas pu approcher du Bataclan depuis un an. Je pensais que j'allais pleurer tous les trois mètres, mais je n'ai pas versé une larme. Je suis là, je suis heureux, mes potes sont dans mon cœur pour toujours et on reste debout". Soigner les maux, mais aussi montrer au monde entier que le terrorisme ne gagnera jamais. "Rock n'roll never dead !", rigole Solène.