Dernier hommage au policier tué à Nice: "Je ne le voyais pas comme un commissaire, c'était mon enfant"
Emmanuel Grout, 48 ans était directeur départemental adjoint de la police aux frontières des Alpes-Maritimes. Hors service le soir du 14 juillet, il était avec sa compagne et la fille de cette dernière sur la promenade des Anglais lorsqu'il a été fauché par le camion.
Installé à Nice depuis 2010, c'est à Crosne dans l'Essonne que se dérouleront ses obsèques ce mercredi. Son père Jean-Claude tient à souligner les valeurs de son fils, "son engagement, sa simplicité, son sens de l'humain". Des qualités qui s'expriment notamment dans les nombreux courriers de soutiens, comme cette lettre qu'il a reçue à son domicile.
"Tout le service du commissariat d'Antibes se joint à moi pour vous dire combien votre fils était un policier exceptionnel, un collègue apprécié et un homme au grand cœur". Un témoignage parmi d'autres qui touche Jean-Claude. "Ca me fait chaud, parce que moi je ne le voyais pas commissaire, c'était mon enfant", résume-t-il simplement.
"Jusqu'ici je n'avais pas eu un tel chagrin"
Après une première cérémonie vendredi à Nice en présence de Bernard Cazeneuve, les proches d'Emmanuel se retrouvent ce mardi à Crosne. L'émotion sera forte pour Jean-Claude et sa famille qui sera malgré tout très entourée.
"Quand on voit le nombre de personnes qu'il y avait à Nice et qu'il y aura à Crosne pour nous soutenir et accompagner Emmanuel dans son dernier voyage, c'est affolant", admet-il.
Le père d'Emmanuel a aussi une pensée pour les proches des autres victimes de l'attaque. "Je ne trouve pas beaucoup de mots à dire pour les réconforter. Jusqu'ici je n'avais pas eu un tel chagrin, une telle chose dans ma vie. Chacun doit faire son deuil comme il l'entend", explique-t-il.
S'il a décidé de se porter partie civile en espérant un jour avoir des réponses à ses questions, Jean-Claude Grout tient à rester loin des polémiques qui agitent l'après-attentat. "En ce moment je n'écoute ni radio, ni télévision, je fais mon deuil", confie-t-il. En mémoire de son fils, Jean-Claude Grout aimerait surtout passer un message aux jeunes: soutenez les policiers qui défendent la France.