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Police-Justice

Echirolles: des enfants privés de cantine à cause du trafic de drogue à proximité de l'école

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À Échirolles (Isère), en banlieue de Grenoble, des enfants d'une maternelle sont privés de cantine à cause du trafic de drogue, malgré les opérations de police à répétition. Le personnel ne se sent plus assez en sécurité pour les emmener déjeuner dans l'école voisine.

Des enfants d'une école maternelle privés de cantine à cause du trafic de drogue. À Échirolles (Isère), au sud de Grenoble, la direction d'un établissement implanté en plein cœur d'un point de deal, a demandé ce lundi aux parents de préparer le repas de leur enfant pour le midi.

Le personnel ne se sent plus assez en sécurité pour les emmener déjeuner dans l'école voisine. Déjà en mars dernier, des agents du périscolaire avaient exercé leur droit de retrait. Une situation qui s'enlise, malgré les opérations de police à répétition.

Depuis lundi, plus question de faire les 100 mètres pour rejoindre le centre scolaire voisin selon Imane, maman d’un des élèves. “Ils ne vont pas à la cantine parce qu'apparemment, c’est risqué”, déplore-t-elle.

Risqué à cause des dealers sur le chemin, devenus trop présents. Alors pendant un mois, les parents doivent préparer les repas.

“Après les vacances de décembre, ils ont dit qu’ils trouveraient une solution pour reprendre la cantine”, assure-t-elle.

Un moindre mal pour cette mère, rassurée de savoir son fils à l’abri. Il est déjà témoin du trafic quotidien. “Il a vu une personne sur une moto. Mon enfant s’est mis à courir en me demandant: ‘Maman, maman, c’est quoi ça? Maman, j’ai peur’. C’est dangereux, pour moi”, confie-t-elle.

Des habitants impuissants

Un quartier pourtant plusieurs fois investi par des opérations de police. Mais ça ne suffit pas d’après Pascale, une habitante. “Maintenant, on vit avec la peur parce qu’on entend tirer de partout. On ne sait pas d’où ça vient et on ne sait plus quoi faire”, indique-t-elle.

Des habitants aussi démunis que la maire d’Échirolles, Amandine Demore, qui continue de demander des effectifs supplémentaires.

“On touche à une école de la République et moi ça me rend malade. On a besoin de déloger aujourd’hui ces dealers. C’est toute une difficulté, c’est pour ça que moi, je demande un commissariat de plein exercice sur le territoire”, indique-t-elle.

Une demande faite aussi via une pétition en ligne. Près de 4.000 personnes l’ont signée.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours