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Immeuble évacué à Échirolles à cause du trafic de drogue: "Le danger était partout", témoigne un locataire

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L'immeuble Le Carrare à Échirolles restera fermé pour le moment, trois semaines après l'évacuation des habitants. La mairie avait procédé au relogement en hôtel en raison d'un "danger de mort permanent" à cause du trafic de drogue. Un des locataires, qui se questionne sur son avenir dans ce quartier, témoigne à RMC.

La mairie d'Échirolles (Isère) a acté ce mardi 15 octobre la prolongation de la fermeture de l'immeuble Le Carrare, évacué il y a trois semaines pour tenter de lutter contre le trafic de drogue. Ce bâtiment, situé en plein centre de la ville, est connu pour être l'un des principaux points de deal. Les trafiquants utilisaient même certains appartements pour vivre ou stocker leur marchandise.

Selon le rapport d'un expert, les locataires faisaient face à "un danger de mort permanent" en restant dans ce bâtiment. Les habitants avaient ainsi dû faire rapidement leurs bagages pour “leur propre sécurité”, selon la mairie. Les travaux de sécurisation devaient durer trois semaines. Mais ils n’ont pas été menés à temps.

"Est-ce que je vais être mis dehors?"

"Dans les appartements, on était bien... Jusqu'à l'évacuation, et là, on n'a rien compris", témoigne un des locataires expulsés temporairement, qui concède que “le danger était partout” sur place. Installé au Carrare depuis six mois, il vivait au quotidien avec le trafic de drogue et une certaine peur, certes, “mais ça ne date pas d'aujourd'hui, ça fait longtemps qu'ils sont là (les dealers, ndlr). On n'avait pas le choix".

Contrairement à d'autres locataires, parfois fouillés par les trafiquants avant de passer la porte de l'immeuble, lui n'a jamais eu de problème avec les guetteurs, bien aidé par son rythme de travail: "je partais tôt le matin et je rentrais tard le soir". Celui qui souhaite rester anonyme a appris son expulsion via son patron, qui a lu un article sur l'évacuation de l'immeuble dans la presse locale.

Comme les autres habitants, il a eu trois jours pour faire ses bagages. Le vendredi, jour de l'expulsion, "ils nous ont d'abord mis dans une salle des fêtes, puis on a été déplacés dans un hôtel l'après-midi même".

"J'étais étonné, je ne savais même pas quoi faire. Jusqu'à maintenant, je ne sais même pas quoi faire. Est-ce que je vais rester à l'hôtel? Est-ce que je vais être mis dehors? On ne connait même pas la solution", souffle-t-il.

Une assemblée générale prévue vendredi

Dans sa petite chambre d'hôtel, impossible de faire la cuisine, alors ce locataire se nourrit à l'extérieur. Mais "ça coûte cher à force”. La ville d'Échirolles prend actuellement en charge le coût des chambres.

Il a fait une demande pour obtenir un logement social, "mais jusqu'à maintenant, il n'y a rien". D'autres locataires, des familles surtout, ont pu y avoir accès, mais plusieurs dossiers trainent encore. La maire l'a assuré une nouvelle fois lundi: aucun locataire ne se retrouvera à la rue.

Seul espoir désormais: la réunion entre les copropriétaires, ce vendredi. Ils tiendront une assemblée générale extraordinaire. La Ville préfère attendre et espère qu'ils voteront pour la réalisation des travaux. L'élue prendra ensuite "les décisions adéquates".

Vincent Chevalier avec C.A