Agent municipal tué à Grenoble: "On se croirait à Chicago", l'inquiétude grandit chez les habitants

Lilian a longtemps vécu dans l'une des grandes tours blanches du quartier du village olympique à Grenoble, situé à 15 minutes de route du boulevard où cet agent municipal a été abattu par un automobiliste armé.
Dans ce quartier populaire, les habitants, en deuil, ressentent de la tristesse et de l'inquiétude. "Ça fait mal, ça fait peur. Là, ça devient de pire en pire. Ça craint", confie Khadija, qui ne compte plus le nombre de fusillades à Grenoble, 19 depuis le début de l'année.
Lilian Dejean, agent de propreté âgé de 49 ans, était en service dimanche matin tôt sur le boulevard Jean-Pain au centre ville de Grenoble lorsque, témoin d'un accident de la circulation, il avait tenté d'empêcher l'auteur de s'enfuir. Ce dernier, un jeune homme de 25 ans originaire de l'agglomération grenobloise, avait alors sorti une arme et tiré à deux reprises sur l'agent avant de prendre la fuite en abandonnant sa voiture accidentée.
Éric Piolle attendu au tournant
Ce climat d'insécurité, Marie-José et George s'en inquiètent. Ce couple de retraités ne sort plus le soir. "Moi ça me fait peur, ces bandits qui sont armés, mieux que la police. On se croirait à Chicago", explique Marie-José. "Là, si vous voulez, on peut aller se promener. Vous allez voir les dealers. Il y en a pas mal. Il faut qu'il fasse le nécessaire, notre maire, et là ce n'est pas le cas. Il faut punir", renchérit son compagnon. Un enfant du quartier qui a grandi avec Lilian tempère.
"Ce n'est pas le far west, il ne faut pas abusé. Il y a un problème de sécurité, oui. Pourquoi? Les jeunes sont mal encadrés. Les parents les abandonnent et c'est compliqué."
Les nombreux hommages laissent désormais place à la colère et aux revendications face à cette violence et à la prolifération des armes. Cet habitant attend autre chose du maire de Grenoble: "Qu'il réinvestisse sur les clubs de football, de tennis, etc. Pour que les jeunes ne soient pas justement dans Chicago ou dans les problèmes comme ça".
Un autre ami d'enfance, plus fataliste, confie: "C'est trop tard pour agir... Tout le monde est déjà armé à Grenoble". Les collègues de la victime, agents de propreté, demandent plus de mesures de protection et pourraient prolonger leur droit de retrait ce mardi.