Alsace: un homme arrêté après avoir attaqué au couteau deux fillettes près d'une école

(illustration) - AFP
Les faits se sont produits en début d’après-midi à Souffelweyersheim, au nord de Strasbourg. Selon les tous premiers éléments de l’enquête, un homme âgé de 29 ans a blessé deux fillettes de 6 ans et 11 ans à proximité d’une école et d'un square.
Les victimes souffrent de blessures superficielles, précise à RMC une source proche de l’enquête. La fillette la plus âgée a été touchée devant une école, puis la plus jeune a été agressée dans un square attenant.
"Je leur apporte tout mon soutien ainsi qu'à leurs familles", a écrit sur X la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet. "Face à ce nouvel acte insupportable, réaction ferme et immédiate: mise en sûreté, cellule psychologique, équipes de sécurité. L'École protège."
"Problèmes psychiatriques"
Sur place, les enfants de l'école primaire ont été confinés durant environ une heure et demie avant que leurs parents puissent les récupérer.
"Les choses ont été faites avec un grand professionnalisme. Tous les plans ont été appliqués, les enfants ont été tout de suite mis en sécurité", a assuré le directeur de cabinet de la préfète, Jean-Baptiste Peyrat, précisant que l'assaillant n'était pas entré dans l'établissement.
Ce dernier, né le 17 avril 1994 à Strasbourg, a été interpellé peu après 14h15 dans le square, selon la gendarmerie. Il n'avait plus de couteau en main et s'est laissé faire. Il n'est "pas connu des services", et ses motivations "ne semblent pas en lien avec une radicalisation". Une enquête judiciaire a été ouverte.
"Il souffre de problèmes psychiatriques, avec déjà trois séjours effectués dans des structures adaptées, et était suivi", selon une source policière.
"Il est en rupture de traitement depuis novembre 2023 et avait tenté de se suicider en 2022. Il avait disparu hier soir dans un état suicidaire".
Le collège voisin de l'école a, lui aussi, été confiné et au moment de l'intervention des forces de l'ordre, "une élève de 4e a fait un malaise cardiaque", a annoncé la préfecture en fin d'après-midi. "Les équipes du collège lui ont prodigué les gestes de premiers secours et ont appelé le Samu". L'élève a été transportée aux urgences "dans un état grave".
"Confinés sous les tables"
Jean-Baptiste Peyrat a annoncé la mise en place, "aussi longtemps qu'il le faudra", d'une cellule d'urgence médico-psychologique.
"J'étais au fond de la cour, on nous a dit de rentrer en classe le plus rapidement possible, de nous mettre sous la table et d'attendre qu'il soit arrêté et qu'on ait le feu vert pour ressortir", a raconté Aude, neuf ans, écolière en classe de CE2.
"Des gens sont venus pour nous expliquer ce qui se passait, la maîtresse est venue aussi pour nous calmer. La moitié de la classe a pleuré."
Vers 16h les parents ont pu commencer à rejoindre leurs enfants dans la cour de l'école, classe par classe, avant de pouvoir quitter les lieux. Des brochures proposant un soutien psychologique leur ont été distribuées et un gendarme interrogeait chaque enfant avant qu'il ne quitte l'établissement.
"Petit village tranquille"
"Je suis soulagée, du moment où j'ai entendu les sirènes jusqu'à maintenant, on ne sait pas trop ce qui se passe, j'avais des frissons de savoir comment ma fille allait, si elle n'était pas trop traumatisée, si elle avait vu quelque chose ou non", a déclaré Michaela Stamm, assistante maternelle de 38 ans juste après avoir récupéré sa fille.
"On n'a pas l'habitude d'autant d'agitation à Souffelweyersheim, c'est un petit village tranquille", a de son côté déclaré Barbara (qui n'a pas souhaité donner son nom de famille), 37 ans, mère de deux enfants de sept et neuf ans scolarisés dans cette école. "On va voir comment vont nos enfants, on va écouter ce qu'ils ont à nous raconter ce soir: ça a l'air d'aller tout de suite, mais je pense qu'ils sont quand même un peu remués. Ils parleront à la maison."
"Tous les maires, tous les collègues pensent que ça ne peut pas ou que ça ne devrait pas arriver chez eux, moi aussi je le pensais, mais vous voyez, on n'est à l'abri de rien", a également souligné Pierre Perrin, le maire de cette commune d'un peu moins de 8.000 habitants.