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Attaque à Paris: "On marche dans la rue en se demandant si ça ne va pas être nous les prochains"

TÉMOIGNAGES RMC - Au lendemain de l'attaque au hachoir dans le 11ème arrondissement de Paris,  l'inquiétude des habitants de la rue Nicolas-Appert est palpable.

Au lendemain de l'attaque au hachoir dans le 11ème arrondissement de Paris, de nombreuses questions se posent, et notamment celle de la sécurité du quartier des anciens locaux de Charlie Hebdo.

Depuis vendredi, un large de périmètre de sécurité a ainsi été déployé, bouclant totalement le quartier, le temps de s'assurer que tout danger soit écarté.

Mais cinq ans après les attentats de janvier 2015, les habitants ont vécu à nouveau ces cris, ces bruits de sirènes, cette panique. Et c'est tout un quartier qui a replongé dans de très mauvais souvenirs: des images, des sons que Jean-François n'est pas prêt d'oublier. Il travaille juste à côté du lieu de l'attaque. 

"Il y avait énormément de monde aux fenêtres, avec des barres de fer, très inquiets. J'ai pu voir quelqu'un, au sol, complètement ouvert au niveau du bras et de la gorge. C'est de nouveau un traumatisme qu'on vit. On va se remettre dans la même fermeture psychologique dans laquelle on était"

Parce que le quartier n'a rien oublié, Luc, par exemple, pense à ces attaques à chaque fois qu'il sort: "On marche dans la rue et on se demande s'il ne faut pas avoir un oeil dans le dos pour être tranquille, si ça ne va pas être nous le prochain. On se pose des questions à force".

"C'est panique à bord tout le temps"

Alors cette nouvelle attaque ne va, bien sûr, pas arranger les choses. Mina, qui a toujours vécu ici, à moins de 300m des anciens locaux de Charlie Hebdo, s'inquiète.

"Il y a eu le Bataclan sur le boulevard, il y a eu Charlie Hebdo, et là, on a l'impression de revivre la même chose. C'est compliqué de vivre dans ce quartier, c'est panique à bord tout le temps" confie-t-elle.

Pas question pour autant de déménager ni pour elle, ni pour Fred et sa famille: "Le fait d'avoir vécu ces choses-là, ça nous a uni dans la douleur. C'est un noyau affectif qui nous soude aux uns et aux autres. On se retrouve dans les petits cafés et on se serre les coudes" préfère-t-il positiver.

Continuer à vivre, donc, malgré les cicatrices: une volonté partagée par de nombreux riverains du quartiers croisés par RMC.

Martin Bourdin avec Xavier Allain