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Attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l’Eure: ce que l’on sait des 2 agents tués et des 3 autres blessés

La police scientifique au péage d'Incarville, dans l'Eure, après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire, le 14 mai 2024.

La police scientifique au péage d'Incarville, dans l'Eure, après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire, le 14 mai 2024. - ALAIN JOCARD / AFP

Le village d'Incarville a été secoué mardi matin par la très violente attaque d'un fourgon pénitentiaire, dans laquelle deux agents ont été tués et trois autres grièvement blessés, à un péage sur cette commune rurale de l'Eure. Voici ce que l’on sait des victimes pour le moment.

Deux agents de la pénitentiaire ont été tués et trois blessés grièvement au péage d'Incarville (Eure) lors de l'attaque violente de leur fourgon qui transportait entre Evreux et Rouen un détenu qui s'est évadé.

L'attaque s'est déroulée peu après 11h au péage d'Incarville, quand le détenu était en cours de transfert de la prison d'Evreux au tribunal de Rouen. Le garde des Sceaux a affirmé que c'était la première fois depuis 1992 qu'un agent de la pénitentiaire était tué dans l'exercice de ses fonctions. Voici ce que l’on sait des victimes:

Deux agents tués

Dans cette attaque, "deux hommes sont morts", a indiqué Éric Dupond-Moretti. Selon les informations du Parisien, que RMC confirme, il s’agit d’un officier et d’un gardien nés en 1972 et en 1989. L'un d'eux avait deux enfants qui devaient fêter leurs 21 ans dans deux jours tandis que l'autre "laisse une femme enceinte de cinq mois".

Lors d'une conférence de presse ce mardi soir, la procureur de la République de Paris, Laure Beccuau, a apporté des précisions. “Deux agents sont décédés: l’un, âgé de 52 ans, était Capitaine et travaillait dans l’administration pénitentiaire depuis 1996. Il était pacsé et père de deux jumeaux nés en 2003, dont l’anniversaire allait être prochainement fêté. Le second, âgé de 34 ans, était marié et attendait la naissance d’un enfant. Il était surveillant brigadier depuis novembre 2009”.

Trois blessés

Trois autres hommes sont "gravement blessés, actuellement hospitalisés", a ajouté Eric Dupond-Moretti, précisant que le pronostic vital de l'un d'eux était engagé.

Selon nos informations, un homme est blessé très grièvement, avec un pronostic vital engagé (urgence absolue). Âgé de 55 ans (né en 1968), il est père de deux enfants. Un autre est blessé grièvement, il s’agit d’un homme de 52 ans (né en 1972), lui aussi père de deux enfants. Le dernier est un homme de 48 ans blessé légèrement. "Ils sont tous pères de famille", a précisé la procureur de Paris.

Ce que l'on sait du détenu

Le détenu en fuite, Mohamed Amra, est né "en mars 1994". "Le 10 mai 2024, il avait été condamné par le tribunal d'Evreux pour un vol avec effraction. Il était en outre mis en examen par la JIRS de Marseille pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort", a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué.

Selon une source proche du dossier, Mohamed Amra, impliqué dans des trafics de stupéfiants, est soupçonné d'avoir commandité des meurtres liés à ces trafics. Il est à la tête d'un réseau, selon une autre source proche du dossier.

Cette attaque sanglante d'un fourgon pénitentiaire pour libérer un trafiquant de drogue est intervenue le jour-même où la commission d'enquête sénatoriale sur les narcotrafics rendait son rapport proposant la création d'un parquet anti-stups et d'une "DEA à la française", étrillant le gouvernement qui n'a pas pris la mesure de "l'ampleur de la menace".

La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a été saisie de l'enquête, confiée à l'Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) et la police judiciaire de Rouen.

L'enquête est ouverte pour "meurtre et tentative de meurtre en bande organisée (faisant encourir la réclusion à perpétuité), évasion et bande organisée, acquisition et détention d'arme de guerre, association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime".

L'attaque s'est déroulée sous les yeux d'automobilistes arrêtés au péage et dont certains ont filmé une partie de la scène. Sur une vidéo postée sur X, on aperçoit à travers le pare-brise d'un véhicule, deux des quatre malfaiteurs habillés en noir des pieds à la tête, pointant leurs armes pour braquer les véhicules de l'Administration pénitentiaire bloqués par une berline noire.

CA