Bétharram: l'Église déplore "des faits graves", "en contradiction totale avec l'esprit de l'enseignement catholique"

Une vue du collège et du lycée catholique français Le beau rameau, anciennement Notre-Dame-de-Bétharram à Lestelle-Betharram, dans le sud-ouest de la France, le 12 février 2025. - Philippe LOPEZ / AFP
La Conférence des évêques de France (CEF) a qualifié jeudi de "faits graves" et "en contradiction totale avec l'esprit de l'enseignement catholique" les violences physiques et sexuelles perpétrées au sein de l'établissement Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques).
"Les pratiques éducatives maltraitantes et les violences et agressions sexuelles font honte à l'humanité. Elles abîment tout enseignement, et spécialement l'enseignement catholique, et doivent y être dénoncées avec force, tout comme celles et ceux qui en seraient victimes doivent être entendus, soutenus, protégés et accompagnés", a affirmé la CEF dans un communiqué.
Exprimant "son émotion et sa proximité" avec les victimes, elle réaffirme "avec force" sa "détermination à agir" pour que "le silence soit levé sur tous faits de violence, d'agressions sexuelles ou toutes pratiques disciplinaires maltraitantes" ayant pu survenir au sein des établissements catholiques.
Deux personnes en garde à vue
La CEF a aussi dit "sa confiance aux établissements de l'enseignement catholique" qui est "fondé sur le respect de la personne humaine et de sa dignité", et elle les a encouragés "à promouvoir toujours une culture de la bienveillance".
Dans la suite de la Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), la CEF "appelle de ses voeux un grand plan de protection des enfants, s'appliquant à tous les lieux d'éducation". Elle "y participera de toutes ses forces", ajoute le communiqué.
Le secrétaire général de l'enseignement catholique Philippe Delorme avait affirmé jeudi matin sur RMC que "toute la société" doit protéger les enfants contre les violences physiques et sexuelles telles que celles commises à Bétharram.
Trois hommes ont été interpellés mercredi et deux restaient en garde à vue jeudi dans l'enquête ouverte depuis un an sur ces violences, dénoncées par plus d'une centaine d'anciens élèves, sur un demi-siècle.
Le Premier ministre François Bayrou est mis en cause depuis début février par plusieurs témoignages affirmant qu'il était au courant -ce qu'il dément- de premières accusations entourant l'établissement où certains de ses enfants ont été scolarisés.