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Affaire Bétharram: "On ne peut même pas imaginer si on ne le vit pas", témoigne un ancien élève

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Membre du collectif des victimes de Bétharram, Olivier Bunel raconte ce jeudi sur RMC les violences sexuelles que l'un des trois hommes mis en examen lui faisait subir lors de sa scolarisation de 1981 à 1984.

"C'était des violences inouïes, des viols". Scolarisé de 1981 à 1983 à Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, Olivier Bunel témoigne, ce jeudi 20 février, sur RMC et décrit les atrocités qu'il dit être victime. L'établissement catholique est visé par une centaine de plaintes pour des faits de violences sexuelles sur enfants commis pendant plusieurs décennies.

Trois individus ont été interpellés et placés en garde à vue, mercredi. Un a été remis en liberté ce jeudi. Un prêtre de 94 ans et deux laïques, un surveillant de 59 ans et un "préfet de discipline" de 70 ans. Ce dernier était "un sinistre individu", décrit Olivier Bunel, au micro des Grandes Gueules. "Tout le monde l'appelait Cheval à cause de sa mâchoire carrée et sa démarche très particulière, toujours tiré à quatre épingles, avec le costume toujours le même."

"Cheval est mon bourreau, est mon violeur", insiste l'ancien élève.

Toujours le même mode opératoire

Alors âgés de 9 à 14 ans, les jeunes scolarisés à Bétharram étaient "terrorisés" par cet individu. "C'était quelqu'un à qui il ne fallait surtout pas avoir à faire", souligne Olivier Bunel qui se souvient d'un mode opératoire "très simple" et bien rodé.

"Toute la journée, tout lui était rapporté", par des surveillants, des enseignants, ou même parfois des élèves, selon les dires d'Olivier Bunel. "Une fois qu'il avait tous les éléments, quand c'était l'heure de l'étude ou de dormir, c'est là où tout arrivait."

"On ne peut même pas imaginer si on ne le vit pas. On était en sang, aussi bien au niveau des ongles qu'il nous éclatait que les coups sur la tête", raconte la victime.

Après l'avoir violenté pendant de longues minutes, "Cheval" emmenait Olivier Bunel "dans l'infirmerie qui se trouvait à la droite de mon lit, je m'en rappellerai toute ma vie, en me disant 'regarde ce que tu m'as obligé à faire'." À partir de là, "il me soignait, puis m'embrassait de force. Il avait une moustache dont je me souviendrai toute ma vie, sa puanteur, son haleine", poursuit-il.

Parler pour inciter toutes les victimes à le faire

Le "préfet de discipline" allait ensuite encore plus loin dans les violences sexuelles qu'il assénait aux élèves. "Ça commençait d'abord sur ses genoux. Quand il arrivait pour me soigner les genoux, il me demandait de me mettre debout, il se mettait lui devant moi à genou et après m'avoir soigné les genoux", il effectuait une fellation.

Grâce au collectif de victimes, Olivier Bunel a pris conscience de ce qui lui était arrivé. Aujourd'hui, il veut "simplement que ça ne se reproduise pas, et que les enfants, qui sont devenus adultes aujourd'hui, parlent."

TRC