Crépol: dans le quartier de certains suspects, des jeunes déplorent une bagarre qui a mal tourné

Les obsèques de Thomas, 16 ans, tué lors d’une rixe en marge d’une fête de village à Crépol dans la Drôme samedi soir, vont avoir lieu ce vendredi matin à 10 heures.
Depuis la mort de Thomas, neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Une partie d'entre eux viennent du quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère. Sur place, les habitants qui les connaissent déplorent une bagarre qui a mal tourné.
Au pied d’un immeuble à la peinture écaillée, les jeunes du quartier n’en reviennent toujours pas. Tous condamnent fermement la mort de Thomas.
“Personne ne doit mourir de cette façon. Moi, j’ai de la peine pour sa maman, pour sa famille, pour ses proches. Dans ce quartier, on ressent tous de la peine pour lui”, indique un jeune.
Ils assurent que leurs amis, impliqués dans l’affrontement, n’étaient pas venus au bal pour tuer. “Il y en a qui n’ont pas de casier, qui n’ont jamais rien fait de leur vie. Ils allaient à l’école, c’étaient des bons vivants comme nous. Ils sont allés pour faire la fête et ils se sont retrouvés dans une bagarre”, poursuit le jeune homme.
"Ils ont dragué des filles et après, les rugbymen sont venus"
“Des bagarres, il y en a tout le temps dans les bals, car les soirées sont très alcoolisées”, indique un autre jeune. Mais selon lui, celle-ci a dégénéré après une altercation.
“Ils ont dragué des filles et après, les rugbymen sont venus, ils ont cherché la merde. On a des potes à nous qui se sont fait tabasser. Au tout début, ils n’ont pas sorti de couteau, mais quand on voit nos potes se faire tabasser, on n’a pas le choix que de se défendre”, juge-t-il.
Une défense totalement disproportionnée, finit-il par admettre. Certains jeunes auraient d’ailleurs voulu participer à la marche blanche pour rendre hommage à l’adolescent décédé, “mais nous n’étions pas les bienvenus”, assurent-ils.
Désormais, ils appellent à l’apaisement et déplorent d’être associés aux auteurs de l’attaque meurtrière.