Enfant de 5 ans blessé par balle à Rennes sur fond de trafic de drogue: "C'est devenu Chicago"

Un enfant de 5 ans a été grièvement blessé à la tête par balle à Rennes samedi, dans la voiture de son père, sur fond de narcotrafic.

Les faits divers autour du narcotrafic se multiplient autour de Rennes, ces dernières semaines. Un enfant de 5 ans, circulant à bord d'une voiture conduite par son père, a été grièvement blessé par balle à la tête samedi soir, lors d'une course-poursuite survenue quelques heures après une fusillade sur fond de trafic de drogue dans la capitale bretonne.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé sur X (ex-Twitter) qu'il avait demandé l'envoi de la CRS 82 "pour protéger les habitants des narcoracailles qui contrôlent ce quartier" du nord de Rennes.

"La guerre que nous devons mener doit être totale", réclame-t-il.

Depuis plusieurs mois, des fusillades éclatent régulièrement dans certains quartiers de Rennes, à Maurepas, dans le nord de la capitale bretonne, où sont implantés plusieurs points de deal. Deux fusillades ont ainsi eu lieu les 23 et 30 septembre à Maurepas et une autre dans le quartier de Bréquigny (sud) le 24 septembre. Un homme avait été grièvement blessé par balle dans la nuit du 5 au 6 octobre, dans le centre-ville de Rennes.

La maire de Rennes Nathalie Appéré (PS) avait alors alerté dans un communiqué sur une "guerre de territoire entre narcotrafiquants au Gros-Chêne", évoquant "une escalade de la violence particulièrement inquiétante".

Narcotrafic : Retailleau va-t-il gagner la "guerre totale" ? - 28/10

27:19

"C'est devenu le quotidien à Rennes"

Une situation qui alarme les Grandes Gueules sur RMC. "Je suis effaré qu'un gamin de 5 ans puisse être entre la vie et la mort à cause d'armes de guerre automatiques présentes sur le sol français", lance Bruno Poncet, cheminot.

"Les ministres de l'Intérieur se succèdent, on a les mêmes discours... Depuis Sarkozy, ils ont fait quoi? On voit des trucs de fou et ils ne font rien", juge-t-il.

"C'est le quotidien dans certains quartiers nord de Rennes. J'habite à une dizaine de kilomètres des quartiers en question et mes enfants me demandent d'aller à la patinoire qui est dans cette zone, et je suis obligé de refuser", témoigne Ronan, auditeur RMC.

"Mes collègues du CHU qui habitent là-bas venaient en vélo mais maintenant c'est en voiture, elles ont trop peur", témoigne-t-il.

"Je ne sors plus le chien après 17h"

Luc est également habitant de Rennes, et constate que le climat s'est dégradé. "On croit vivre dans une ville paisible mais depuis une dizaine d'années, c'est vrai que ça a beaucoup changé", trouve-t-il.

"Avant, je leur demandais de faire leur business ailleurs, mais maintenant je me tais. On les dérange. Comme il fait nuit tôt maintenant, moi, je ne sors plus le chien après 17h", témoigne-t-il, estimant qu'il faudrait une intervention de l'armée.

"Aujourd'hui, c'est devenu Chicago", conclut-il.

"Les ministres parlent de guerre totale, mais les juges sont-ils aussi dans cette guerre totale?", interroge de son côté Didier Giraud, relayant l'exaspération de nombreux policiers.

"Retailleau peut parler de guerre totale mais il sait très bien qu'il n'a pas les moyens en effectifs, ni d'armement ni d'investigation pour faire tomber les réseaux", illustre l'agriculteur.

J.A.