Fusillade à Vienne: au moins quatre morts et une quinzaine de blessés, un assaillant abattu
Une chasse à l'homme a été lancée dans la nuit de lundi à mardi à Vienne après l'attentat qui a fait au moins quatre morts et semé la terreur dans la capitale autrichienne, une "attaque terroriste" selon le chancelier Sebastian Kurz. Hélicoptères et cordons de police, la ville a été bouclée pour retrouver d'éventuels autres suspects. Les enquêteurs tentent de déterminer s'il est possible qu'il n'y en ait eu qu'un seul, alors que les tirs ont eu lieu en différents endroits.
Vers 20h, des tirs nourris résonnent en plein centre-ville de Vienne. "Six différents lieux" ont été visés, a précisé la police sur son compte Twitter.
Le bilan des victimes des fusillades a de nouveau été revu à la hausse, mardi matin: quatre personnes sont mortes, selon les derniers éléments fournis par la police. Les premières victimes seraient des passants, une autre serait une femme décédée de ses blessures. Le maire de la ville a par ailleurs fait état de 15 personnes hospitalisées, dont 7 dans un état grave.
"Lourdement armés"
Plusieurs hommes "lourdement armés" ont tiré à l'arme automatique près d'une synagogue du centre-ville de Vienne et à proximité de bars et restaurants très fréquentés. "A ce stade, il n'est pas possible de dire si la synagogue était visée", a réagi Oskar Deutsch, le président de la Communauté israélite de Vienne (IKG).
Un des agresseurs aurait été abattu par la police, intervenue rapidement sur les lieux et dont l'un des membres a été blessé. Selon le gouvernement autrichien, il s'agit d'un sympathisant de l'Etat islamique.
Selon le rédacteur en chef du journal Falter, cité par l'agence Reuters, l'assaillant, âgé de 20 ans, qui a été abattu par la police est né à Vienne de parents originaires de Macédoine du Nord. Il était connu des services de renseignement et figurait sur une liste des Autrichiens radicalisés qui cherchaient à se rendre en Syrie. Le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il était lourdement armé et équipé d'une ceinture explosive, qui s'est avérée par la suite factice.
L'une des fusillades a eu lieu près de la grande synagogue de la ville: "J'ai entendu des tirs au rez-de-chaussée, j'ai regardé par la fenêtre et j'ai vu des assaillants aller vers différents endroits notamment des restaurants. Il y avait des gens qui couraient et un ou deux assaillants qui leur tiraient dessus. Le son des tirs était très puissant, ils ont tiré au moins une centaine de fois devant notre immeuble", raconte Schlomo Hofmeister, un rabbin, qui a assisté à la scène.
"La fusillade a commencé d’un coup. Au début on ne comprenait pas ce qu’il se passait, et puis on a entendu à nouveau des tirs, mais plus près de nous, donc on a commencé à s’enfuir. On a couru dans un hôtel pour se cacher", témoigne Eveline qui était avec des amis au moment de l'attaque.
Les rues bondées au moment de l'attaque
Restaurants, bars et salles de sports sont barricadés pendant plusieurs heures. Les spectateurs de l'Opéra, eux, quittent la représentation donnée par Roberto Alagna sous escorte policière et découvrent, sidérés, la capitale autrichienne assiégée.
L'un des tireurs a été abattu par la police. Les assaillants étaient très préparés, comme l'explique le ministre de l'Intérieur Karl Nehammer:
"C'est le jour le plus difficile pour l'Autriche depuis de nombreuses années. Nous faisons face à une attaque terroriste, d'une intensité que nous n'avons pas connu en Autriche depuis très longtemps". Le bilan fait pour l'instant état de trois morts et d'une quinzaine de blessés.
Au moment de l'attaque, les rues visées étaient très fréquentées, les Viennois profitaient d'une dernière soirée avant le confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a condamné "une attaque terroriste répugnante". "Nous ne nous laisserons jamais intimider par le terrorisme et nous combattrons ces attaques avec tous nos moyens", a-t-il écrit sur Twitter, disant ses pensées pour "les victimes, les blessés et leurs proches".