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Faits divers

Le procès du rappeur Koba LaD s'ouvre après l'accident de la route mortel dans lequel il est impliqué

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C’est détenu que le rappeur Koba LaD comparait ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Créteil pour homicide involontaire après l’accident qu’il a occasionné le 10 septembre dernier sur l’autoroute A86. Ce soir-là, le passager de la voiture conduite par le rappeur, William Dogbey, est tué sur le coup, il s’agit de l’ami et styliste de Koba LaD.

Ce mercredi 25 juin s’ouvre le procès du rappeur Koba La D, plusieurs fois certifié disque d’or et disque de platine, poursuivi pour homicide involontaire. Cela fait suite à l’accident de la route qu’il a provoqué le 10 septembre dernier en Île-de-France, sur l’A86, alors qu’il circulait à vive allure sur l’autoroute. Un accident qui a entrainé la mort du passager avant du véhicule, l’ami et styliste du rappeur. Un drame causé par une conduite dangereuse qui sera donc au cœur des débats.

Face aux enquêteurs, Koba LaD explique que c’est pour éviter une voiture qu’il emprunte in extremis une sortie d’autoroute. Malgré le freinage, son véhicule s’encastre à plus de 90km/h dans la remorque d’un camion. William Dogbey, son ami et passager est tué sur le coup. L’enquête pointe rapidement une vitesse excessive et un dépistage positif aux stupéfiants pour Koba La D. Un élément que tient à nuancer Arthur Vercken, l’avocat du rappeur:

“Il n’avait pas consommé depuis dix jours, il n’y avait plus d’effet psychotrope du cannabis et il n’avait pas consommé d’alcool”.

Le traumatisme de l’accident

Malgré tout, le rappeur reconnait sa pleine responsabilité dans cet accident mortel: il confie même que les images du drame le hantent la nuit. “Koba LaD, soit Marcel Loutarila, a immédiatement reconnu être responsable de la mort de son ami, qu’il considère comme un frère. Il est toujours très atteint par cette affaire et par la mort de son ami”, dit son avocat à RMC.

En détention, le rappeur explique avoir des flashs la nuit et revoir quotidiennement des images de l’accident tragique qui a couté la vie à son ami, qu’il appelle “mon frère”. Le rappeur a d’ailleurs fait état de douleurs psychique à plusieurs reprises depuis la survenue de l’accident mortel.

À défaut de bénéficier d’un soutien psychologique qu’il a demandé, Koba LaD peut compter sur le soutien de ses proches. Issu d’une grande fratrie de 11 enfants, il reçoit régulièrement de la visite en prison. Son père, sa sœur ainsi que sa compagne, la chanteuse Wejdene, lui rendent souvent visite à l’occasion de parloirs. Détenu depuis neuf mois, le rappeur, récidiviste, encourt 20 ans de prison et 300.000€ d’amende.

Des téléphones et de la drogue dans sa cellule

Depuis neuf mois, le rappeur est détenu à la prison de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, au sein du Quartier de Gestion Individualisé, réservé aux profils vulnérables ou médiatiques. Dans un document administratif, que RMC a pu consulter, le rappeur de 25 ans est décrit comme stable, adapté, même s’il a fait l’objet de condamnations depuis le début de sa détention. En effet, à plusieurs reprises, les agents pénitentiaires ont retrouvé dans sa cellule, qu’il partage avec un autre détenu, plusieurs téléphones.

En novembre dernier, il avait d’ailleurs utilisé plusieurs smartphones pour filmer et diffuser sur les réseaux sociaux l’intérieur de sa cellule de Fleury-Mérogis, se ventant même d’être en possession de “deux frigos bien chargés”. Mais au cours de ces fouilles, les agents ont également retrouvé plusieurs plaquettes de cannabis. Des éléments qui lui ont par ailleurs valu d’être condamné par la justice. Même s’il a émis la volonté d’arrêter de fumer, Koba LaD admet face à l’administration pénitentiaire, une consommation régulière de cannabis et des difficultés à y mettre fin.

6 condamnations inscrites dans son casier judiciaire

Ce n’est pas la première fois que le rappeur fait face à la justice, son casier judiciaire porte à ce jour six condamnations. Parmi elle, Koba LaD a été condamné à deux reprises pour conduite en ayant fait usage de drogue, mais également pour trafic de stupéfiant. En novembre 2020, il a également été condamné à trois mois de prison avec sursis pour blessures involontaires alors qu’il conduisait, là encore, un véhicule.

Malgré son casier judiciaire, l’administration pénitentiaire souligne sa capacité d’introspection et sa prise de conscience, notamment face à l’accident mortel du 20 septembre dernier. Une prise de conscience qui se manifeste notamment par une volonté de soin et de réinsertion pour celui qui a signé son tout premier contrat d’artiste à l’âge de 17 ans après avoir quitté l’école en seconde.

Pierre Bazin