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Faits divers

Le syndicat CGT de l'éducation alerte sur une série de trois morts d'adolescents en entreprise

Une véhicule des pompiers à Roubaix (Nord) le 16 janvier 2015. (Photo d'illustration)

Une véhicule des pompiers à Roubaix (Nord) le 16 janvier 2015. (Photo d'illustration) - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Trois adolescents sont morts en quelques semaines lors de stages ou d'apprentissages en entreprise, provoquant une vive émotion. La CGT Éduc'action dénonce des "accidents tragiques" et appelle à un encadrement plus strict des périodes de formation en milieu professionnel, tandis que le gouvernement promet des mesures renforcées pour protéger les jeunes au travail.

Le syndicat CGT de l'Éducation nationale a dénoncé jeudi une série d'"accidents tragiques" qui a couté la vie à trois adolescents en formation en entreprises ces dernières semaines. "Les élèves doivent être à l'école et non mourir au travail", s'est émue la CGT Educ'action dans un communiqué.

"Après un apprenti de 15 ans fin avril, puis un lycéen de bac pro de 17 ans, c'est au tour d'un élève de 16 ans de classe de seconde en séquence d'observation de perdre la vie en entreprise", a exposé le syndicat. Contacté le ministère du Travail a confirmé "les décès de ces trois mineurs au travail".

Un stagiaire écrasé par une palette

Le dernier en date concerne un lycéen de Saint-Lô (Manche) qui a succombé mercredi des suites d'un accident survenu mardi dans le magasin où il effectuait son stage, a indiqué le parquet de Coutances. "Lors de la manipulation de palette par le gérant de l'enseigne à l'aide d'un chariot élévateur, la marchandise a basculé sur le jeune stagiaire", a-t-on précisé de même source.

L'enquête d'abord ouverte en blessure involontaire se poursuit pour des faits d'homicide involontaire dans le cadre du travail. Elle doit "déterminer les circonstances exactes, vérifier le respect de la législation du travail et de la sécurité des travailleurs", a déclaré le parquet de Coutances.

"Avec l'explosion des périodes de stage en entreprise, les jeunes sont de plus en plus exposé·es aux dangers sans y être préparé·es", a souligné la CGT Educ'action qui demande de "revoir les obligations liées à ces périodes de stage, de les repenser pour mieux les encadrer et assurer la sécurité des jeunes en entreprise".

"Ces accidents créent une émotion légitime"

Sur le fond, le syndicat milite pour "la suppression des stages en entreprise dès la 3e et des séquences d'observation en seconde qui ne représentent pas d'intérêt et l'interdiction de l'apprentissage avant 18 ans".

"Ces accidents créent une émotion légitime. Il n'est pas acceptable que des jeunes qui commencent leur vie professionnelle trouvent la mort sur leur lieu de travail. C'est la raison pour laquelle la ministre Astrid Panosyan-Bouvet a demandé d'instruire un renforcement des mesures destinées à prévenir ces accidents graves et mortels qui seront présentées aux partenaires sociaux", a commenté le ministère du Travail.

Le ministère met en avant plusieurs dispositifs censés protéger les jeunes au travail, un "public particulièrement vulnérables aux accidents", notamment dans le cadre du plan de prévention des accidents du travail graves et mortels. En 2023, 33 jeunes de moins de 25 sont décédés sur leur lieu de travail", a précisé le ministère du Travail.

C.A avec AFP