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Meurtre de Philippine: Bruno Retailleau veut "faire évoluer notre arsenal juridique"

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Dénonçant un "crime abominable" après la mort de Philippine (19 ans) dans le bois de Boulogne, le ministre de l'Intérieur plaide pour "faire évoluer notre arsenal juridique" afin de "protéger les Français".

Un crime "abominable". Au lendemain de l'interpellation en Suisse du suspect du meurtre de Philippine (19 ans) samedi dernier à Paris, dans le bois de Boulogne, Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l'Intérieur, estime que "nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer ou de nous indigner".

"C'est à nous, responsables publics, de refuser la fatalité et de faire évoluer notre arsenal juridique, pour protéger les Français, explique-t-il dans un message publié sur X. Car c'est le premier de leurs droits, et donc le premier de nos devoirs. S'il faut changer les règles, changeons-les."

"Ensemble, avec le ministre de la Justice, dans le périmètre de nos responsabilités respectives, et sous l'autorité du Premier ministre, nous devrons travailler pour assurer la sécurité de nos compatriotes", ajoute Bruno Retailleau.

Dès leur entrée en fonctions, un bras de fer s'est engagé entre le ministre de l'Intérieur, partisan d'un changement de la politique pénale pour plus de fermeté, et le garde des Sceaux Didier Migaud, qui a rappelé que la justice était "indépendante".

Le suspect, déjà condamné pour viol et sous OQTF

Le corps de Philippine, âgée de 19 ans et étudiante à l'université de Paris-Dauphine, avait été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, dans l'ouest parisien, lors d'une battue samedi après-midi.

C'est sa famille qui avait signalé sa disparition. L'étudiante avait été vue pour la dernière fois vendredi à l'heure du déjeuner, à l'université.

Le suspect, arrêté mardi en Suisse, âgé de 22 ans et en situation irrégulière avait été condamné en 2021 pour un viol commis en 2019. Il avait été "libéré, en fin de peine, au mois de juin 2024", selon le parquet de Paris.

Il était sorti de détention le 20 juin et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz.

Le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d'une obligation de pointer. Le 4 septembre, le Maroc avait fait "parvenir l'autorisation d'expulsion" aux autorités françaises, selon cette même source.

La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu'il ne respectait pas son obligation de pointer, toujours selon cette source.

LP avec l'AFP