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Mort de Thomas: qui sont les militants d'ultra-droite qui se sont rassemblés à Romans-sur-Isère?

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Une semaine après la mort du jeune Thomas à Crépol, dans la Drôme, deux manifestations de militants d'extrême droite ont eu lieu à Romans-sur-Isère. Ils étaient une quarantaine dimanche, une centaine samedi soir. Encagoulés, ils ont tenté d'entrer dans le quartier de la Monnaie.

Week-end tendu à Romans-sur-Isère, une semaine après la mort du jeune Thomas à Crépol (Drôme). Plusieurs rassemblements de militants identitaires d'extrême droite ont été recensés. Avec parfois des affrontements violents avec des jeunes de cité et les forces de l'ordre. Au total, 24 personnes ont été placées en garde à vue, en lien avec les deux épisodes, samedi et dimanche.

Mais qui sont ces militants violents qui ont tenté de pénétrer dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère? Dimanche, dans une vidéo, un militant au visage flouté a revendiqué l'action des 80 à 100 individus d'ultra-droite venus de toute la France pour tenter de pénétrer dans le quartier de la Monnaie.

“Parmi nous, il y a des jeunes qui viennent de la Normandie jusqu’à l’Occitanie en passant par Paris. Nous sommes étudiants, travailleurs”, indique-t-il.

Ils se définissent comme pacifistes, mais leurs intentions semblent loin de l'être. Au moins une vingtaine d’entre eux ont été arrêtés en possession de barres de fer, d'armes ou d'armes par destination. Ils se sont retrouvés sur la messagerie sécurisée Telegram notamment, répondant aux nombreux appels à la révolte de la fachosphère.

À l'origine, un groupuscule bien connu

Cette action reflète un phénomène de radicalisation inquiétant selon le sociologue Erwan Lecoeur, spécialiste de l'extrême droite.

“C’est une forme de ‘ratonnade’ du XXIe siècle. Là, on va agresser un quartier complet. Ça leur permet également d’espérer recruter de plus en plus”, appuie-t-il.

Un groupuscule parisien semble se cacher derrière cette action: la division Martel, composée de très jeunes adorateurs d'Hitler. Ils avaient déjà été repérés dans plusieurs expéditions de ce type, comme à Saint-Brévin au printemps. Des centaines de personnes s'étaient violemment mobilisées contre un centre de migrants.

"Nous ne découvrons pas le phénomène, assure le préfet de la Drôme, Thierry Devimeux, ce lundi matin sur RMC. Cela fait de nombreuses années que ces personnes en marge de la société, qui prônent la violence, sont suivies de manière très régulière par tous les services de sécurité de toute la France. Ce week-end, ils avaient donné le mot d’ordre de se rassembler autour de Romans. Ils cherchaient à utiliser ce drame absolu de la mort de Thomas à Crépol pour en découdre et faire parler d’eux. Nous étions informés, nous avions mis les moyens pour éviter qu’à ce drame, s’ajoute d’autres problèmes d’ordre public."

Nicolas Traino avec Guillaume Descours