Mosquées: les têtes de cochon ont été déposées des étrangers ayant quitté le territoire

La Grande Mosquée de Paris. (Photo d'illustration) - AFP
Deux jours après la découverte de neuf têtes de cochons devant des mosquées en région parisienne, la piste de l'ingérence étrangère semble se préciser. Le parquet de Paris a indiqué mercredi 10 septembre que ces têtes, dont certaines portaient l'inscription “Macron” écrite à l'encre bleue, avaient été déposées par des personnes étrangères.

Ligne téléphonique croate
Un agriculteur normand a signalé aux enquêteurs de la brigade criminelle que deux hommes étaient venus lui acheter une dizaine de têtes de cochons avec une voiture immatriculée en Serbie. C’est avec cette même voiture, selon les caméras de vidéoprotection exploitées par les policiers, que ces deux hommes sont arrivés à Paris, dans le 11ᵉ arrondissement, dans la nuit de lundi à mardi et qu’ils ont ensuite été filmés en train de déposer les têtes de cochons devant plusieurs mosquées de la région parisienne.
Ces deux hommes sont de nationalité étrangère et ils ont, selon l’exploitation de leur ligne téléphonique croate, quitté le territoire et franchi la frontière franco-belge juste après avoir commis les faits mardi matin. Le parquet de Paris précise par ailleurs que ces actions ont été menées dans une volonté “de provoquer un trouble au sein de la nation.”
"Une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane"
Pour rappel, les têtes de porc ont notamment été découvertes à Paris, devant des mosquées des 15e, 18e et 20e arrondissement, ainsi que devant l'entrée de la mosquée Islah à Montreuil (Seine-Saint-Denis), et à Montrouge, Malakoff (Hauts-de-Seine) et Gentilly (Val-de-Marne).
Cette découverte avait suscité une vague de condamnations, à gauche comme à droite de l'échiquier politique. Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz avait dénoncé "une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane", appelant "à une prise de conscience et à une solidarité nationale".
Les actes antimusulmans enregistrés en France sur la période janvier-mai 2025 ont augmenté de 75% par rapport à 2024, avec un triplement des atteintes aux personnes, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur de juillet. La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe.