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Faits divers

"C'est du terrorisme": à Marseille, les habitants des quartiers Nord subissent la "guerre" du trafic

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Les règlements de comptes et les fusillades n'en finissent plus à Marseille. Dans les quartiers Nord, la population n'en peut plus et vit dans la peur, car les règlements de compte semblent de moins en moins ciblés.

La série noire se poursuit à Marseille. La dernière victime en date, un retraité de 63 ans, tué par balles alors qu'il jouait aux cartes dans un snack avec des amis. L'homme était inconnu des services de police. Un autre homme, âgé d'une trentaine d'années, a été blessé lors de cette fusillade.

Le cycle de la violence ne s’arrête pas à Marseille et semble prendre un tournant inédit: des personnes qui n’ont a priori rien à voir avec les trafics sont désormais touchées, blessées, et tuées. Farouk connaît bien ce quartier de la Busserine, il y a grandi. Il ressent de la tristesse, de la colère, et sentiment d’un tournant aussi. Les habitants ne sont plus à l’abri.

“On est les dommages collatéraux de cette guerre qui est en train d’être menée. On est en train de vivre du terrorisme. Ils terrorisent un quartier en visant comme ça au hasard”, indique-t-il.

Un manque de policiers dans les quartiers?

Guerre, terrorisme: les mots sont forts mais choisis avec soin. Les méthodes des trafiquants ont changé. “Du moment que ça s’est passé à la Busserine, alors voilà on a fait peur au réseau de la Busserine. J’ai l’impression que c’est comme ça qu’ils essaient de faire passer leur message. Au début, c’était ciblé, visé, mais aujourd’hui n’importe qui peut prendre une balle donc ça fait peur”, assure-t-il.

Beaucoup d’habitants demandent une plus forte présence policière, surtout la nuit. Plus de forces de l’ordre, Eddy Sid, délégué Unité Police FO à Marseille, le demande aussi.

“Il faut des renforts de police pérennes, et je pèse mes mots, sur chaque arrondissement de Marseille pour permettre un véritable quadrillage territorial et pour éviter le passage à l’acte de ces narcotrafiquants”, appuie-t-il.

Ce syndicat estime aussi que 12 fonctionnaires supplémentaires à la police judiciaire sont nécessaires pour faire avancer réellement les enquêtes après des homicides.

Rémi Ink avec Guillaume Descours