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"On l’a laissé avec un fou furieux": la mère de Robin Cotta attaque l'Etat un an après sa mort en prison

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La famille d'un jeune homme égorgé en 2024 par son codétenu à la prison des Baumettes à Marseille va attaquer en justice l'Etat, a annoncé jeudi son avocat, qui dénonce la responsabilité de l'administration pénitentiaire.

Le 9 octobre 2024, le corps de Robin Cotta, 22 ans, était retrouvé sans vie dans sa cellule de la prison des Baumettes à Marseille, égorgé par un codétenu avec le tesson d’un bol en porcelaine. Une marche blanche en sa mémoire est organisée samedi à Sisteron, sa ville d'origine, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

La famille a saisi le tribunal administratif de Marseille pour mettre en cause la responsabilité de l'État. Car derrière ce drame, sa famille pointe les nombreux dysfonctionnements: elle a d’ailleurs décidé d’attaquer l’État pour "faute".

“Il se plaignait, il avait peur"

Un an après sa mort, Odile Cotta ne comprend toujours pas comment son fils, Robin, a pu mourir en détention alors qu’il avait alerté à plusieurs reprises l’administration pénitentiaire face à la dangerosité de son codétenu.

“Il se plaignait, il avait peur, il le disait à tout le monde. Le tueur de mon fils, tout le monde l’évitait dans la prison. Robin, il appelait au secours, mais il n’y avait personne pour entendre ses hurlements. On l’a laissé en pâture à un fou furieux. Qui sont ces gardiens qui l’ont laissé? Qui a mal fait son travail?”, questionne la maman endeuillée.

En détention depuis une semaine pour une affaire de fausse ordonnance, le jeune homme est mort dans l’indifférence totale selon sa mère. Aujourd’hui, elle souhaite obtenir des réponses en assignant l’état.

“Moi, je m’en fous de l’argent, mais au moins qu’ils reconnaissent leur tort. Que ça serve à d’autres, pour que personne ne meure assassinée par un fou furieux comme Robin.”

Les parents du jeune homme aimeraient également que certains surveillants soient renvoyés, aux côtés du principal accusé, devant une cour d’assises.

Pierre Bazin