RMC
Politique

Crise politique: "Emmanuel Macron ne veut pas lâcher le pouvoir [...] il veut revenir en 2032"

placeholder video
Le président de la République entretient toujours le suspense sur l'identité de son prochain Premier ministre. Louis Hausalter, journaliste politique au Figaro, suit Emmanuel Macron depuis plusieurs années et l'assure: à travers les tervigersations pour Matignon, c'est le signe que celui-ci "ne veut pas lâcher le pouvoir". Et ambitionne bel et bien de revenir en 2032.

La France aura-t-elle un nouveau Premier ministre d'ici ce vendredi soir? Mais sera-t-il véritablement nouveau? Pas si sûr, à en croire le journaliste au service politique du Figaro, Louis Hausalter, qui évoque ce vendredi sur RMC la piste d'une reconduction de Sébastien Lecornu. C'est une hypothèse, du moins c'est ce que voudrait le chef de l'État, assure l'auteur de La foudre et les cendres, Macron, les secrets d'une succession interdite, aux éditions de l'Observatoire.

"Renommer Lecornu, c'est se nommer lui même"

"Emmanuel Macron ne veut pas lâcher le pouvoir, il veut absolument garder la main. Reconduire Sébastien Lecornu, c'est comme se nommer lui-même, c'est un proche, c'est un fidèle mais c'est de l'entêtement", expose le journaliste du Figaro au micro des Grandes Gueules. Et tant pis si personne ne comprend sa décision. "Il est persuadé d’avoir toujours raison. Il ne s’énervera jamais face à une contradiction, au contraire, il aime la contradiction. Mais entendre et écouter, ce sont deux choses différente."

Malgré les notes de ses différents services, qui l'informent sur l'état d'esprit des Français et la situation du pays, Emmanuel Macron serait visiblement déconnecté, "s'il pense à renommer Sébastien Lecornu". "Il n'écoute plus grand monde." La dissolution? Emmanuel Macron "pense toujours qu'il a eu raison", affirme ainsi Louis Hausalter, qui décrit un président "de plus en plus isolé".

"Son seul regret? C'est d'avoir nommé Gabriel Attal à Matignon", rapporte Louis Hausalter

D'ailleurs, son seul regret serait, selon le journaliste, d'avoir nommé Gabriel Attal à Matignon, en janvier 2024. "Macron pense que cela va le revaloriser, car Attal est son clone, sa créature. Mais Macron n’aime pas partager la lumière, et Attal la prend toute. Ça l’énerve", relate-t-il. Peu importe le futur résultats des européennes 2024, le chef de l'Etat n'avait pas l'intention de garder plus longtemps que cela Gabriel Attal à Matignon, après le scrutin.

Louis Hausalter face aux GG - 10/10
Louis Hausalter face aux GG - 10/10
28:47

Aujourd'hui, Gabriel Attal a depuis pris ses distances avec Emmanuel Macron, tout comme Edouard Philippe, qui a été même jusqu'à appeler à la démission du chef l'Etat. "Gabriel Attal se venge, c'ets le Monte-Cristo des beaux quartiers. Il a trouvé son temps trop court sous les dorures de Matignon et il veut sa revanche", s'amuse Louis Hausalter, qui évoque une "haine cuite et recuite entre le Président et ses anciens Premiers minsitres", excepté Jean Castex car ce dernier n'est pas habité par des ambitions présidentielles.

"Macron ne veut pas de successeur"

"Toute cette déflagration, ces rancunes et ces vengeances dans le camp Macron conduisent à ce qu’il n’y ait pas de successeur", affirme Louis Hausalter. Selon lui, le président de la République souhaite de nouveau se présenter devant les Français en 2032, lors de l'élection présidentielle. "Il veut revenir en 2032."

Constitutionnellement, il en a tout fait le droit. La Constitution limite à deux mandats consécutifs mais ne limite pas le nombre, après une pause de cinq ans. A 54 ans, Emmanuel Macron pourrait ainsi être réélu, et de même en 2037 et quitter de nouveau le pouvoir en 2042, à 64 ans. Des âges toujours très jeunes en comparaison de ces prédécesseurs à l'Elysée.

"Macron ne veut pas de successeur. Dans son état d’esprit, il n’y a pas cette envie de transmettre le flambeau, car ce serait affronter sa propre mort politique", analyse le journaliste.

Sa volonté, réussir l'exploit que n'ont pas réussi les anciens présidents, comme Valéry Giscard d'Estaing et Nicolas Sarkozy. François Hollande, lui, espère toujours un chemin pour 2027.

"Il a un complexe de supériorité"

La personnalité d'Emmanuel Macron éloigne totalement les perspectives d'une démission de sa part. "Il a un complexe de supériorité. Il ne quittera pas la scène avant le tomber de rideau", abonde Louis Hausalter. Il se fait oujours fait filmer : quasiment en permanence, il y a une caméra. Chaque journée est comme une pièce de théâtre", ose--il comparer. Reste à voir ce que nous prépare le président d'ici ce vendredi soir et la potentielle nomination de son 8e Premier ministre depuis son premier mandat.

LM