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Faits divers

Policiers tués à Magnanville: retour sur les moments-clés de cette attaque terroriste

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Plus de 7 ans après l'assassinat du policier Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider à leur domicile de Magnanville, un proche de l'assaillant est jugé pour complicité à partir de ce lundi 25 septembre. Voici ce que l'on sait de cette attaque.

Le lundi 13 juin 2016, peu après 20h, Jean-Baptiste Salvaing rentre du commissariat des Mureaux où il est commandant adjoint. Il est tué de plusieurs coups de couteau devant chez lui, dans un quartier pavillonnaire de Magnanville (Yvelines).

L'assaillant se retranche ensuite au domicile du quadragénaire, séquestrant la compagne de ce dernier, Jessica Schneider, agente administrative dans un commissariat voisin, à Mantes-la-Jolie, et leur fils de trois ans.

Depuis le pavillon, il revendique l'attaque au nom du groupe État islamique (EI) dans une vidéo de 12 minutes qu'il publie sur les réseaux sociaux. Il y promet "d'autres surprises" pendant l'Euro de football alors disputé en France et appelle "à attaquer des policiers, des journalistes, des gardiens de prison et des rappeurs".

Dans la nuit, le Raid donne l'assaut et abat le jihadiste. Les policiers découvrent la femme de 36 ans égorgée et l'enfant en état de sidération. Le parquet antiterroriste se saisit de l'enquête.

Racontez-nous par Laurent Saigre : Le procès de l'attentat de Magnanville s'ouvre lundi - 24/09
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Portrait de l'assaillant, Larossi Abballa

Le lendemain, un portrait de l'assaillant, qui se nomme Larossi Abballa, sort. L'homme, âgé de 25 ans, est originaire de Mantes-la-Jolie et avait été condamné à trois ans de prison en 2013 pour participation à une filière jihadiste entre la France et le Pakistan. L'agence Amaq liée au groupe jihadiste affirme qu'un "combattant de l'État islamique" a tué le couple.

Marche blanche, minutes de silence et hommages se succèdent. La droite réclame des mesures de sécurité supplémentaires, les syndicats de police, que la mesure les autorisant à être armés en permanence soit prolongée (ce qu'ils obtiennent).

Arrêtés au lendemain du double assassinat, deux proches du jihadiste, Saad Rajraji et Charaf Din Aberouz, 27 et 29 ans, sont mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle le 19 juin. Soupçonnés d'avoir pu jouer un rôle de soutien logistique, ces deux hommes avaient été condamnés avec Larossi Abballa dans l'affaire de filière jihadiste de 2013.

Mohamed Lamine Aberouz suspecté d'être complice

Après un an et demi d'enquête, le dossier est chamboulé par la révélation surprise d'un possible complice du jihadiste. Mohamed Lamine Aberouz, un autre proche de Larossi Abballa et petit frère de Charaf Din Aberouz, est interpellé aux Mureaux (Yvelines) puis mis en examen le 11 décembre 2017 pour complicité.

Entendu une première fois en avril 2017, cet homme de 24 ans était ressorti libre, faute de preuves. Mais à la fin de l'été, les policiers avaient fait le rapprochement entre son profil génétique et l'ADN retrouvé sur le repose-poignet droit de l'ordinateur du couple, utilisé pour la revendication.

Mohamed Lamine Aberouz est placé en détention provisoire, mais clame son innocence, assurant s'être rendu ce soir-là à la mosquée.

Il avait déjà été inculpé, en 2016, pour "non-dénonciation d'un crime terroriste", dans l'enquête sur le commando de femmes soupçonné d'avoir préparé un attentat à la voiture piégée près de la cathédrale Notre-Dame, à Paris. Dans ce dossier, il a été condamné en appel en juin 2021 à cinq ans d'emprisonnement.

Un procès attendu

Le 13 octobre 2021, des juges antiterroristes du tribunal judiciaire de Paris annoncent clore leurs investigations. Le mois suivant, le parquet requiert le renvoi devant les assises de Mohamed Lamine Aberouz pour "complicité" mais un non-lieu pour les deux autres hommes, Charaf Din Aberouz et Saad Rajrari.

Deux mois plus tard, ces réquisitions sont suivies par les magistrats. Le procès s'ouvre ce lundi 25 septembre 2023.

CA avec AFP